Sexe, drogue et alcool en maison de retraite

Shares

AlcoolSea, sex and sun chantait Gainsbourg… L’Angleterre est une île, certes, mais le soleil ne l’illumine pas vraiment. Est-ce la raison pour laquelle les retraités anglais se concentrent sur le sexe, l’alcool et la drogue ?

Qu’on se le dise : les Grands Bretons qui prennent de l’âge deviennent de fervents adeptes du pétard : la consommation du cannabis a été multipliée par dix entre 1993 et 2007 chez les 50-64 ans selon une étude du King’s College of London… Une façon de lutter contre l’angoisse liée à la crise et à la difficulté de rester accroché au wagon du travail ? Un remplacement de la cigarette contre un produit qui semble plus naturel ? Cette nouvelle habitude ne chasse pas les anciennes (ce n’est pas un scoop de révéler la consommation d’alcool de nos voisins encore européens) mais explique peut-être l’addiction au sexe dont on parle peu pour cette classe d’âge.

Cannabis, alcool et sexe, les aînés s’éclatent, et lorsqu’ils arrivent en maison de retraite, ils ne modifient pas les habitudes. Résultat : depuis cinq ans le nombre de femmes traitées pour alcoolisme en maison de retraite a augmenté de 65% et l’augmentation est tout aussi remarquable en ce qui concerne les maladies sexuellement transmissibles… Le Centre européen de gestion des drogues et des addictions estime également qu’entre 2001 et 2020 le nombre de personnes de plus de 65 ans dans les centres de désintoxication aura doublé. Un problème de santé publique, certes. Un problème d’image, également : où se trouvent les bonnes grands-mères d’antan vouées aux confitures, à la garde des tout-petits et aux romans policiers bien sadiques ? Où se trouvent les grands-pères à la moustache rassurante et finement taillée se rendant au pub boire une pinte de bière avec les copains ? Voilà que les sexes se mélangent à un âge avancé, pétard dans une main et verre de vin blanc dans l’autre, sans aucune vergogne ! Et cela même dans les maisons de retraite où la surveillance médicale est déjouée !

Les aînés anglais font la fête et brûlent la chandelle par les deux bouts : qui pourrait leur reprocher de ne pas attendre bien sagement la mort en prenant gentiment leurs cachets ?

Source: Courrier international n° 1256 p.9

(Vu 1 006 fois)
Shares

4 réflexions sur « Sexe, drogue et alcool en maison de retraite »

  1. Eric

    Nos sociétés occidentales ont produit de par leur évolution de drôles de comportements liés aux addictions.
    Ce qui est inquiétant c’est l’image que cela revoit aux plus jeunes enfants, qu’elles transmissions vont être véhiculées au travers de ces dérives ?
    Continuez à vivre des plaisirs, de bonnes choses qui conduisent à vivre des ressentis de bonheur est à souhaiter à tout âge et le plus longtemps possible.
    Je ne pense pas que ce genre de dérives liées à l’alcool, la drogue et le sexe apportent un véritable bien être, toutefois généralement il y a une souffrance derrière tout cela et c’est là également qu’il conviendrait d’apporter des remèdes
    Merci Nicole pour ce partage relaté avec une ouverture à sourire malgré un sujet préoccupant

    1. Nicole Auteur de l’article

      Bien sûr que ce sont des dérives liées la souffrance mais quels remèdes une société axée sur le profit et sinistrée au point de vue humain peut-elle apporter? Je n’ai pas de réponse…

  2. Steunou

    Le texte est vraiment drôle et plein d’humour.
    Mais je ne peux m’empêcher de me poser des questions :
    Peut-être que ces seniors ne sont pas heureux dans leur maison de retraite…
    Il y a aussi beaucoup de suicides chez les aînées. Est-ce qu’ils sont suffisamment entourés?
    Vivre sa vieillesse (même en prenant des cachets) et en se passant des paradis artificiels me semble une solution toute aussi valable.
    Peut-être suis-je trop sérieuse…. parce que j’ai vu beaucoup de personnes âgées
    en maison de retraite. Amicalement . Maribé

    1. Nicole Auteur de l’article

      Maribé, tes préoccupations sont légitimes et rejoignent celles d’Eric. Mais chacun est libre de choisir son paradis artificiel: tranquillisants et somnifères contre alcool et drogues, qui peut se permettre de juger? La solitude et l’isolement ne sont pas de bons conseillers quand on n’a plus aucune perspective d’avenir.

Les commentaires sont fermés.