Comment transformer en douceur un innocent en criminel ?

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D’abord, faire croire au suspect que des proches (membres de la famille ou amis) se souviennent des faits. Cela le déstabilise.

Ensuite donner des détails précis concernant le moment des faits : l’endroit où il habitait, les personnes qu’il fréquentait, bref recréer le cadre dans lequel le suspect évoluait et dont il se souvient parfaitement.

Enfin encourager le suspect à chercher les faits dans sa mémoire.

C’est le travail sur le processus de récupération des souvenirs.

Dans cette expérience menée par deux psychologues canadien et anglais, 70% des étudiants soumis au processus décrit ci-dessus se souviennent de délits qu’ils n’ont pas commis, rajoutant même des détails concernant les policiers qui les ont interrogés, par exemple. Ils essaient de reconstituer l’histoire, de comprendre comment des fais qu’ils n’ont pas commis ont pu se passer. Petit à petit, ils transforment les hypothèses en certitudes : ils ont commis le crime dont on les accuse.

Nul besoin de brutalités policières, on peut manipuler les souvenirs en douceur, sans que le suspect sente la moindre pression.

Sciences Humaines, Marc Olano, « Pourquoi on avoue un crime que l’on n’a pas commis », n°271, juin 2015

Julian Shaw et Stephen Porter « Constructing rich false memories of committing crime », Psychological Science, vol. XXVI, n°3, mars 2015

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