Jean-Claude Golvin est un archéologue spécialiste de la restitution par l’image des grands sites de l’Antiquité, et ses dessins magnifiques rendent vie à des époques oubliées. On appelle son travail du dessin de restitution.
Ce dernier précise :
Un dessin de restitution est un dessin qui a des fondements. Ça n’est pas quelque chose qu’on invente. Il n’est pas fait pour faire joli uniquement. Il est fait pour valoriser les résultats qu’on a atteints au prix d’une recherche. Tout le travail est en amont.
Et le travail est important, parce que le dessin de restitution n’entend pas seulement redonner une image des monuments disparus, mais montrer la façon dont ils ont été construits.
Cela m’a troublée. Au fond, qu’ai-je fait d’autre en écrivant La Perle des faussaires ? J’ai essayé de restituer la vie enfouie de Han van Meegeren et celle d’une époque à jamais disparue, bien sûr, mais pas seulement. J’ai voulu comprendre comment il était devenu le plus grand faussaire du vingtième siècle. Ce n’est pas une carrière que l’on décide d’adopter enfant, à moins que, comme Jacques, le fils de Han, on ait vu les avantages de ce choix. J’ai voulu retracer les étapes de la vie de Han qui l’ont conduit à devenir ce qu’il était. Un peu comme le dessin de la construction de sa personnalité.
La vie étonnante de cet individu fragile et malhonnête se décline en une succession d’épisodes qui se complètent en autant de pierres de l’édifice final. La Perle des faussaires n’a rien de commun avec une biographie avec notes en bas de page, c’est un texte de restitution.