Archives de catégorie : Mot du jour

À la femelle au pénis, au mâle le vagin

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penis-neotrogla_0Désir de revanche devant le débat sur le genre? Que nenni! Le pénis féminin existe bel et bien tout comme le vagin masculin chez quatre espèces d’insectes ailés cavernicoles du Brésil.

Les Neotrogla vivent dans la pénombre d’une grotte et leur accouplement dure de quarante à soixante-dix heures. Leur découverte a été relatée 17 avril 2014 dans la revue Current Biology sous le titre « Female Penis, Male Vagina, and Their Correlated Evolution in a Cave Insect ». Continuer la lecture

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Les mots de la nostalgie

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Comme le jour est gris ! Nous avançons masqués, angoissés à l’idée que peut-être nous ne retrouverons jamais notre vie d’avant. Alors la nostalgie nous saisit. Mais quelle nostalgie ? Les différentes langues expriment des notions parfois intraduisibles de ce concept, comme le mot gallois « hiraeth » qui parle de la nostalgie d’un pays que nous ne pouvons pas connaître ou qui n’existe plus.

Nous éprouvons le besoin de nous réfugier dans le pays des jours heureux, celui qui surgit de notre enfance et nous échappe, celui qui nous vient des descriptions de nos parents exilés ou d’une lecture transformée en éblouissement, ce pays où l’on n’arrive jamais, plein de mystère et d’enfance, comme dans le beau roman d’André Dhôtel. Hiraeth. Expulsez très fort votre souffle au moment du i avant d’enchaîner avec un r rocailleux suivi d’un a qui ouvre votre bouche, et termine le mot avec un è suivi de ce th qui ressemble presque à un v. Un mot empreint de rugosité et de douceur, une notion poignante et intraduisible, comme si les déchirements de la côte et de l’histoire, l’omniprésence de la mer et une certaine mélancolie fondamentale qui se noie dans les pubs permettaient d’affiner toutes les nuances de la nostalgie.

Nous sommes tous, un jour où l’autre, des déracinés de la vie, semble nous dire hiraeth. Continuer la lecture

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Les fiches de l’écrivain

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Une de mes amies a trouvé le premier chapitre de L’Envol du sari sur internet. Elle m’explique comment elle a procédé, mais cela reste nébuleux pour moi ; j’ai le sentiment que des ondes négatives m’empêchent d’atteindre le Saint Graal de la connaissance.

— Est-ce que toi aussi tu as deux boîtes avec des fiches ?

— Bien sûr que non ! La façon dont travaille Quentin, c’est un idéal que j’aimerais atteindre…

Dans ce fameux chapitre, j’explique que Quentin, mon écrivain narrateur, est un personnage ordonné, méticuleux, qui a sur son bureau deux boîtes qu’il remplit méthodiquement et vide au fur et à mesure de l’avancée de son roman, quelque chose comme les vases communicants : d’un côté la vie réelle, de l’autre la création. On imagine un beau bureau, avec un écran d’ordinateur et deux belles boîtes en bois avec les fameuses fiches massicotées pile aux dimensions de leur contenant.

été 2019 094Hélas, mon bureau semble avoir subi un vent force cinq : feuilles et bouts de papiers étalés partout, y compris sur le rebord de la fenêtre, livres étouffés par la paperasse, stylos égarés sur cette houle de papiers griffonnés, raturés, parfois soulignés de rouge.

Il n’y a pas eu de coup de vent, seulement un esprit brouillon enthousiasmé par tant de découvertes qui pourraient devenir des romans ou des chroniques sur le blog. Au  verso de vieilles photocopies, de nombreuses listes se chevauchent et cherchent le dessus des piles :

  •  Livres qu’il faut absolument lire. (soulignés, mis au marqueur jaune, le seul qui ne soit pas sec, ou au stylo rouge)

  • Sites d’écrivains ou de blogueuses qu’il faut visiter. (pas de rouge ni de jaune, sauf exception)

  • Listes de plantes pour le jardin ou de manière de simplifier celui-ci. (Le jardin ressemble à mon bureau, un fouillis végétal où je m’épuise à mettre de l’ordre).

  • Recettes de cuisine.

  • Personnages réels rencontrés dans des revues historiques, scientifiques, sociologiques, etc que je dévore depuis des années. Ils feraient de magnifiques personnages de roman, c’est sûr, un jour je me plongerai dans leur vie.

Toutes ces belles personnes qui ont hissé l’humanité au niveau du sublime, comment ne pas avoir envie de leur rendre hommage et de leur rendre la vie ? Tous ces hommes qui ont lutté contre le destin qui leur semblait imposé, qui ont montré une telle force de vie qu’admiration est un mot insuffisant pour décrire ce que l’on éprouve en découvrant leur existence ! Ils attendent tous sur mon bureau. Où une magnifique idée chasse l’autre, papillonne avant de se poser sur une masse de papiers ou une autre.

Ajoutez à cela toute une série de dossiers plus ou moins complets sur des sujets aussi variés que la magie noire ou la notion de conscience et vous aurez une idée assez exacte de l’état de mon bureau.

— Est-ce que toi aussi tu as deux boîtes avec des fiches ?

J’ai répondu trop vite : oui, j’ai une boîte de fiches derrière mon bureau, sur la bibliothèque. Une ancienne boîte de chocolat remplie de fiches en carton découpées avec une paire de ciseaux. Les grandes contiennent les citations de livres trop essentielles pour être confiées à l’ordinateur. Les petites (devant, comme sur les photos de famille) contiennent des mots rencontrés, mots inconnus, prétentieux ou savants, poétiques ou étrangers. Ces mots ne me servent à rien. Je les relis de temps à autre en rêvant de les employer, enfin, pas tous, certains se montent vraiment trop le col. Quant aux citations, c’est la même chose, j’en relis certaines, en élimine pour faire de la place. Mais c’est toujours la même qui tient la première place, une citation de Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra :

Il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante.

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Auteure ? Autrice ?

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Voilà que la machine médiatique se met en branle pour votre humble servante… Oui, forcément, lorsqu’on se prénomme Nicole, cela fait irrésistiblement penser à Molière et son Bourgeois gentilhomme :

— Quoi ? Quand je dis : « Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit » c’est de la prose ?

Ce « Nicole, apportez-moi mes pantoufles » me fait fulminer depuis la cinquième, j’avais douze ans et on me faisait exploser en citant l’infâme bourgeois. Cela laisse des traces…

Revenons à notre préoccupation : suis-je l’auteure ou l’autrice de L’Envol du sari ?

J’ai tendance à écrire « auteure » alors que je sais que la plupart des mots en « teur » sont issus de la forme latine et donnent « trice »  au féminin : instituteur/ institutrice.

Pourtant autrice est un mot ancien, personne n’aurait traité Marie de France d’ « auteur », avec ou sans e pour faire joli. Ce mot a existé pendant des siècles, ainsi qu’une cohorte d’autres mots en « trice », parce que, jusqu’au 17e siècle, on a suivi l’usage du latin, et on ne parlait pas des femmes comme des hommes.

academieLa période obscure est venue après, avec l’Académie française, qui a oublié son rôle de spécialiste de la langue et a préféré la normaliser. La France du Roi-Soleil (qui, entre parenthèses, nommait des ambassadrices), état totalitaire, nomme de doctes messieurs qui vont exercer leur monopole sur la langue. Et imposer d’importantes mesures.

Au 17e siècle, l’Académie française décide d’interdire toutes les formes féminines des métiers qui leur semblent devoir être l’apanage des hommes. Allez savoir pourquoi. Peut-être le bonheur de dire :

— Nicole, apportez-moi mes pantoufles

Et de remettre les femmes à leur place naturelle qui est le foyer, qu’elles arrêtent d’écrire des romans, de peindre des tableaux ou de représenter la France à l’étranger. Continuer la lecture

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Vœux de saison ?

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Bonjour amis lecteurs,

Il est de coutume, début janvier, de souhaiter bonheur et prospérité aux personnes que vous rencontrez, en l’occurrence vous, amis lecteurs.

Vous lisez mes articles, mais très souvent, vous écrivez.

La prospérité que je vous souhaite, amis amoureux des mots et de la langue, c’est patience avant abondance de lecteurs. Voici ce que Carlos Fuentes a écrit dans Diane ou La chasseresse solitaire :

Le lecteur doit être inventé par l’auteur, imaginé dans le but de lui faire lire ce que l’auteur a besoin d’écrire, non ce qu’on attend de lui. Où est donc ce lecteur ? Il se cache ? Il faut le chercher. Pas encore né ? Il faut attendre patiemment qu’il vienne au monde. Écrivain, jette ta bouteille à la mer, aie confiance, ne trahis pas ta parole, même si aujourd’hui tu n’es lu par personne, attends, espère, désire, désire même si tu n’es pas aimé.

Les lecteurs viendront avec la sincérité de l’écriture, avec le besoin vital d’écrire, et non celui de plaire.

Amis lecteurs-écrivains et ceux qui désirent le devenir et n’osent pas encore, notre monde nouveau n’a pas que des inconvénients : il permet à chacun de s’exprimer, de publier en autoédition avant la publication traditionnelle ou l’inverse, ou la plaquette à  usage unique.

Tout est possible. Reste à trouver ce trésor sans lequel toute écriture semble vaine : le lecteur.

Chers amis, je vous souhaite des lecteurs émus, attentifs, des lecteurs créant à leur tour leur propre univers à partir du vôtre.

Belle année 2018 à tous !

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