Plumitive Éditions, octobre 2024
Han van Meegeren, le plus brillant faussaire du vingtième siècle, amassa une fortune colossale en vendant ses tableaux aux plus grands musées et collectionneurs de Hollande. Le mécanisme se grippa lorsqu’il fut contraint de vendre un faux Vermeer à Hermann Göring. En 1945 ce tableau trouvé dans la collection du Maréchal, attira l’attention des experts artistiques des Alliés et ce fut le début des ennuis.
Pourquoi Han van Meegeren ne se contenta-t-il pas de reconnaître seulement la paternité de ce faux ? Pourquoi se saborda-t-il en dénonçant d’autres faux vendus aux plus prestigieux musées et en apportant des preuves dont personne ne voulait ? Il ne pouvait ignorer que cela provoquerait sa ruine.
La Perle des faussaires est une plongée dans le monde de l’art ainsi que dans l’esprit de celui qui sut mieux que personne comprendre les faiblesses des collectionneurs. C’est la recherche des failles intimes de cet homme complexe qui fit faire d’énormes progrès à la science des faux et donne encore des sueurs froides à bien des directeurs de musées.
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Disponibilité : La Perle des faussaires, Plumitive Éditions, octobre 2024 : broché et Kindle chez Amazon, EPUB à la FNAC et chez Kobo.
Critiques (les plus récentes d’abord) :
- L’Écritoire des Muses – 17 janvier 2025.
- Des pages et des îles – 6 décembre 2024.
- Annie – 21 novembre 2024.
- La Constellation livresque de Cassiopée – 15 novembre 2024 (aussi sur Babelio Cassiopée42).
Tribulations du texte
Pourquoi un faussaire ? Le titre ? Le monde de l’art. Le danger d’être faussaire. Surprise après publication.
J’ai lu avec grand plaisir « La Perle des faussaires » et je recommande vivement ce roman. Et d’abord, je salue l’audace de l’auteure, qui a pris le pari de choisir un personnage souvent à la Une des chroniques médiatiques. Le génial faussaire a fait l’objet de nombreux articles et plusieurs documentaires réalisés pour la télévision ont minutieusement retracé les étapes de sa « carrière ». On pouvait croire qu’on savait tout de lui. Malgré cela, le récit orchestré par Nicole Giroud nous emporte dans une histoire qui dépasse de très loin le lot des informations largement répandues dans le public assoiffé de sensationnel. Première surprise, premier atout : « La Perle des faussaires » se présente comme une autobiographie, une confession faite par Han van Meegeren lui-même. Nicole Giroud a eu l’idée brillante de faire parler le génial faussaire (hormis dans le dernier chapitre, qui sert d’épilogue, où la plume de sa femme prend le relais). L’artiste si doué mais si peu compris par son époque se raconte et cela change tout. Le lecteur se sent tout de suite à l’unisson avec un être qui a souffert de l’incompréhension des siens, qui exprime « de l’intérieur » ses difficultés existentielles et matérielles, ses émotions, ses doutes. Il comprend mieux ce parcours qui fait de cet insolite héros un personnage bouleversant. Quête et enquête, le récit bouleverse les idées et les valeurs, entamant une réflexion sur l’Art, son statut et sa place dans la société. Inutile de s’épancher sur la belle prose de Nicole Giroud, ferme et souple, sage et qui sait ménager ses effets. Peu à peu la dose de passion feutrée qui court entre les lignes contribue à accroître la tension (et l’attention) de notre lecture. C’est donc un roman réussi puisqu’on veut toujours avancer dans l’histoire et que le sort du héros nous tient finalement en haleine, avec une émotion qu’on a du mal à contenir.