Dans le cadre de la sélection suisse du concours Lettres Frontière 2015, j’ai lu L’alphabet des anges publié aux Éditions de l’Aire à Vevey dans la jolie ville du bord du lac Léman.
Un livre très mince et écrit gros d’à peine une centaine de pages une fois enlevés la préface et les remerciements de l’auteure, Xochitl Borel, jeune inconnue au prénom aztèque surprenant et poétique qui signifie fleur.
Est-ce la raison pour laquelle la jeune auteure file la métaphore végétale en nommant l’héroïne de son histoire Aneth ?
Après la seconde guerre mondiale, une jeune femme tente un avortement avec les moyens de l’époque mais le fœtus s’accroche et une petite fille naît, un œil crevé par l’aiguille à tricoter. Ce sera Aneth, petite fille mi-végétal mi-animal qui va petit à petit devenir aveugle.
C’est un texte étrange, entre poésie et épanchement, envolées lyriques et dialogues enfantins, pas vraiment abouti. J’ai été peu sensible à l’envol des mots peinant à cacher les faiblesses de la construction et le manque de profondeur. Cela m’a fait penser à certains textes d’adolescents doués se prenant au jeu de leurs propres phrases en oubliant le thème de départ. L’auteure est jeune, talentueuse, il lui faudra apprendre à dompter ses phrases et lutter contre l’emphase.
Nous vivions un mois d’avril frileux, bien loin encore des prémices du printemps. Sur les arbres, il n’y avait pas la moindre ombre de bourgeons, le paysage, tristement doux, s’effilochait sur la route. Seule la lumière savait que l’hiver dans son apparence d’éternité, finirait par mourir, que les primevères seraient vainqueurs, une fois encore.
Hum…
« La collection Alcantara est consacrée aux premiers romans. Elle est dirigée par Xochitl Borel et Noémi Schaub » nous apprend la quatrième page. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même…
L’extrait que vous avez choisi peut présager d’une future carrière. Il y a dans le texte des réminiscences de littérature japonaise.
Je ne vois pas très bien quelles réminiscences, je ne connais pas bien la littérature japonaise.