Ce matin Augustin Trapenard recevait Pierre Lapointe le chanteur québecois qui avait tenu une chronique pleine d’autodérision et d’humour sur France Inter l’été passé.
Chronique un peu ronronnante et tout à coup un grand, un somptueux moment dans Boomerang : Pierre Lapointe s’est mis à chanter Le mal du pays de Manno Charlemagne, ce grand chanteur haïtien passé aux oubliettes dans nos contrées. Une émotion palpable qui m’a reportée au magnifique livre de Dany Laferrière, Chronique de la dérive douce.
« Dans ma petite chambre : / en plein hiver / je rêve à une île dénudée / dans la mer des Caraïbes / avant d’enfouir / ce caillou brûlant / si profondément / dans mon corps / que j’aurai / du mal / à le retrouver. »
Ce matin, entre neuf et dix heures, conjonction dans l’hiver parisien de deux exilés magnifiques grâce à un chanteur québecois et un commentateur de radio parisien.
Pierre Lapointe ?
Le gars qui m’a obligé à quitter France Inter cet été sur le coup de je sais plus quelle heure le matin ?…
Tu trouves qu’il avait de l’humour?
Moi je le trouvais d’un ennui pédant et mortel… Et en plus il ne sait pas chanter juste…
Comme quoi les goûts et les couleurs
:-)…
J’étais toute seule ds ma voiture, ne connaissais ni l’un ni l’autre, mais ds cet instant magique les larmes me sont montées aux yeux…
Merci Pierre Charlemagne et Manno Lapointe…