Maintenant que tout le monde est rentré, qu’enseignants et élèves ont surmonté leurs appréhensions respectives, voici un petit extrait des Contemplations de Victor Hugo. Cela date de 1856, autant dire de la préhistoire de l’éducation, un temps si éloigné qu’on a peine à comprendre de quoi parle le grand poète :
« Un jour, quand l’homme sera sage, Lorsqu’on n’instruira plus les oiseaux par la cage, Quand les sociétés difformes sentiront Dans l’enfant mieux compris se redresser leur front, Que, des libres essors ayant sondé les règles, On connaîtra la loi de croissance des aigles, Et que le plein midi rayonnera pour tous, Savoir étant sublime, apprendre sera doux. »
Le grand Victor nous parle d’un temps où les élèves s’ennuyaient en silence et souffraient de la férule imbécile de maîtres ignorants appelés « maîtres » ou « professeurs ». Il rêvait d’un enfant libéré de la contrainte apprenant avec bonheur. « Savoir étant sublime, apprendre sera doux »
Cher Victor, si vous assistiez à certains cours de ceux qui sont devenus des « enseignants », peut-être modifieriez-vous votre poème de cette façon:
Un jour, l’enseignant partira à l’abordage De ces caboches sauvages Au portable allumé, il fera barrage A l’orthographe défaillante et à la procrastination Il refusera de participer au naufrage de l’éducation Tant que les élèves estimeront être des aigles Et refuseront d’apprendre et d’exercer les règles, L’enseignant appellera la poubelle à la rescousse Et virera les portables des trousses Que les enfants et les parents ne se courroucent Des fautes soulignées et du silence imposé Et laissent l’enseignant enseigner Sans l’avocat immédiatement désigner.