Les cailles japonaises

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Cotumix Japonica, la caille japonaise, choisit son compagnon de vie d’une manière surprenante.

A la fin de l’hiver les ardeurs des mâles répondent à l’appel de la vie : il faut procréer de toute urgence, montrer qu’on est le plus beau, le plus fort, celui dont les femelles se sentiront honorées de porter la semence.

Les femelles regardent les mâles se battre et choisissent le vainqueur, combats de cerfs en rut ou tournoi de chevalerie, c’est tout un. Le mâle à la parade gonfle ses plumes, fait le paon ou le coq, le mâle vainqueur tourne les yeux vers la femelle : sa semence est la plus forte, la belle sera en sécurité et ses petits aussi.

La caille japonaise regarde les rivaux se battre mais par une sorte de perversion du goût, alors que le vainqueur redresse la tête et tourne ses yeux tout ronds vers la récompense, la jolie petite caille se précipite vers le vaincu, pépie d’amour et de consolation.

 Cotumix Japonica regarde les mâles se battre pour elle et choisit systématiquement le perdant qui devient son compagnon de vie.

Troublant, non ?

Elle ne privilégie ni l’esbroufe ni la force brute ; elle fait le pari que le mâle dominé se montrera doux et tendre, bon père, bon compagnon. Peut-on dire sans anthropomorphisme excessif que Cotumix Japonica choisit les mâles dominés par crainte de la violence conjugale ? Ou que ce tout petit volatile, contrairement à la plupart des autres femelles de notre planète, ne veut pas du repos du guerrier ?

 Mesdames prenez-en de la graine, et ne vous fiez pas au plumage ou à la violence des coups de bec : le mâle qui fait le paon ou le coq et vous regarde de ses petits yeux ronds ne fera pas forcément le meilleur compagnon.

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