Canicule égale sécheresse égale pelouse qui ressemble à un paillasson.
Peu esthétique, me direz-vous, à moins d’être adepte de films post-apocalyptiques. Rassurez-vous, la solution existe : peignez-la ! C’est ce que font nombre de Californiens qui n’ont pas le droit d’arroser leur pelouse depuis avril à cause des restrictions d’eau. Ils appliquent une peinture spécial gazon pour avoir l’illusion d’une herbe bien verte. L’important, c’est l’apparence, et de loin en sirotant un mojito au bord de la piscine l’illusion est parfaite.
La solution est plus utilisée qu’on ne croit : lors de la coupe du monde au Brésil, la veille du match du 14 juin à Manaus, un jardinier a peint le terrain de foot de l’Arena Amazonia en vert. Les Anglais avaient ainsi un beau gazon vert au lieu d’une pelade jaunâtre.
Plus loin dans le temps, durant l’ère soviétique, certains responsables de bases militaires qui allaient subir une inspection d’un général susceptible de se mettre en colère si tout ne correspondait pas à son idée d’une base propre en ordre faisaient la même chose.
On pourrait multiplier à l’envi ces exemples de travestissement de la réalité.
La peinture verte en question s’appelle Lawnlift, ce qui signifie en gros rénovation de pelouse, lift, lifting, suivez mon regard. Tout plutôt que regarder une pelouse jaunie. Vive la jeunesse de l’herbe, l’éternelle jeunesse grâce à ce produit qui se trouve sur Amazon !
Bonjour Nicole,
Je ne connaissais pas ce procédé. Votre sujet Nicole sujet suscite le sourire et le questionnement, jusque où l’homme ira-t-il dans sa recherche d’esthétique ?
A priori d’après les articles que j’ai découverts sur le sujet, la peinture ne serait pas nocive pour l’environnement. Elle serait à base de pigments naturels comme en cosmétique.
Si c’est véritablement le cas cette utilisation est quand même bien moins nocive que les désherbants sélectifs que nous pouvons utiliser pour traiter les pelouses. Je me suis résigné à en utiliser cette année car après avoir traité à la main les herbes indésirables, elles sont vite revenues.
J’ai beau aimer la nature, il en reste pas moins que je la détruis parfois
Dans un enrichissant article de « Alpes magazine » sur les plus belles photos des montagnes de France, l’écrivain Philippe Claudel nous parle du côté enlaidissant et souillant de l’empreinte de l’homme dans ses aménagements et réaménagements de ces contrées majestueuses que sont les montagnes. Et puis par ses actions pour vivre sur les lieux, l’homme a créé des pâturages, des chemins, des plantations qui suscitent l’émerveillement et participent à la beauté des paysages car comme il l’écrit « La nature ne travaille que peu à sa propre beauté. La beauté ne naît que du regard de l’homme sur les choses, sur les lieux » et il ajoute à la fin de l’article « La montagne est à vivre. Elle est aussi à lire. Car les paysages sont des livres et des bréviaires. Il est important, il me semble, de savoir qu’il y a autour de soi de quoi se construire intérieurement et se fortifier ».
A noter que le magazine a produit un hors série sur la résistance dans les alpes lors de la dernière guerre mondiale avec de nombreuses photos sur le sujet.
Bravo pour la recherche du produit, Eric!
Une petite observation concernant l’emploi hélas parfois nécessaire de produits de traitement dans le jardin: celui-ci n’est pas un morceau de nature mais une représentation artificielle et idéalisée de celle-ci. Il suffit d’observer le nombre de plantes qui viennent de pays lointains et qui ne cohabiteraient jamais dans la nature.
L’homme construit une idée de nature, parfois plus belle que l’original puisque la nature existe, elle ne pense pas. Seul l’homme projette et construit.
Merci pour le hors série sur la résistance, j’irai regarder chez le marchand de journaux.
Bon été, Eric.
Il existe aussi des pelouses artificielles …
Finie l’odeur des herbes coupées, se raccrocher à la vraie terre devient une gageure !
Avec la canicule et l’interdiction d’arroser, beaucoup lorgnent sur la pelouse artificielle. Avis aux inventeurs: le distributeur automatique distillant toutes les semaines l’odeur d’herbe fraîchement coupée. On peut ajouter le bruit de tondeuse pour la perfection de la chose.
Je me demande vraiment comment je n’ai même pas imaginé que les Américains « faisaient ça » aussi … Ha ha ha! Pas très écologique je le crains, mais comme on arrose aussi nos fraises avec du colorant rouge… de quoi s’étonne-t-on?
On peut continuer: renforcer la couleur des roses, peindre les branches qui ont perdu leurs feuilles, changer celle des persistants…
– Tout plutôt que regarder une pelouse jaunie –
et j’ajoute 😉
– Tout plutôt que regarder une femme flétrie –
La vérité doit être enjolivée, mais pourquoi ?
Pourquoi la vérité devrait elle être enjolivée? Mais pour rendre la vie plus douce! Pourquoi lit-on des romans plutôt que des documentaires ou des témoignages bruts?
Cela dit une pelouse jaunie ou une femme flétrie recèlent la beauté de ce qui a vécu, non?
Offrir une jeunesse éternelle à nos pelouses est une belle idee mais c’est oublier la coquetterie de la Nature. C’est pourquoi je recommande au fournisseur de cette peinture d’offrir le choix de la couleur, en commençant par le rose..
Le rose, excellente idée Michel. Quoique le violet, le parme, le fuchsia ont aussi leurs adeptes. Comment choisir?