Réflexion…
Je vous livre la conclusion d’une pleine page du monde des livres signée Florence Bouchy le 8 mars 2013 après sa rencontre avec Tanguy Viel :
« Faites-nous plaisir, a-t-on envie de lui dire, fuyez la vie, restez dans votre abri ! Si les romans que vous pourrez encore écrire sont à ce prix, on acceptera volontiers que vous le payiez ».
On accepte en général de payer soi-même le prix de son plaisir, mais le faire payer par quelqu’un d’autre ? Et ce « volontiers » qui vient aggraver les choses ?
Le cynisme inconscient et radical de cette conclusion maladroite m’a fait penser aux spectateurs qui frémissent d’avance de l’accident possible, plaisir et frisson face au dompteur seul dans la cage aux lions, au trapéziste sans filet ou au plongeur de la mort.
On peut multiplier à l’infini cette propension de l’être humain d’attendre la mort de l’autre, – l’absence de vie dans le cas qui nous occupe – pour rendre la sienne un peu plus palpitante.
Les territoires du roman comme dernier frisson des lecteurs : l’écrivain face à la page blanche, renonçant à vivre pour écrire des pages excitantes ! Que l’on ne me parle plus du prix du livre, il est loin de celui de la place de cirque.
On pourrait retourner la phrase, cela donne : « Faites-moi plaisir, fuyez la vie, restez dans votre abri ! Si les romans que vous pouvez encore lire sont à ce prix, l’écrivain acceptera volontiers que vous le payiez ».
Cela me plaît beaucoup. Et à vous, ami lecteur ?