Statistiques et troisième sexe

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En examinant attentivement mes statistiques sur Facebook, j’ai découvert que pour Lovita broie ses couleurs, mes fans se divisaient en deux groupes : les femmes, 53% dont une majorité de 25/34 ans et de plus de soixante, et les hommes, 44% dont une minorité de 25/34, le reste se répartissant équitablement.

Cela en dit long sur l’irritation des jeunes mâles face à Lovita mais cela me réjouit que les jeunes femmes se reconnaissent. Quid des quadragénaires ? Leurs enfants virent boutonneux, la voix rauque de leur ancien petit garçon, leur fille dont elles évitent tous les jours les bombes incendiaires et autres rockets, l’homme à surveiller pour gérer le fameux tournant existentiel, sans compter le travail et la gestion du quotidien : les malheureuses sont débordées, trop occupées à établir un semblant de paix du foyer dans cette pétaudière. Je comprends fort bien. Heureusement, l’apaisement de l’âge aidant, les turpitudes de la vie se calment et je regagne des lecteurs dans les deux camps. Passé soixante ans, à part les grands-parents surexploités, tout le monde retrouve le temps de lire.

Non, une autre chose me chiffonne dans ces statistiques très élaborées. Un rapide calcul mental montre que nous arrivons à 97% d’hommes et de femmes.

Et les 3% restants ? Des eunuques ? Des hermaphrodites ? Des anges dont chacun sait qu’ils n’ont pas de sexe ? Les prénoms mixtes comme « Dominique » peut-être ? Des travestis et des transsexuels alors ? Vous approchez de la vérité : les statisticiens, en intégrant le troisième sexe dans leurs calculs, reconnaissent tant de civilisations passées ou présentes qu’il faut leur rendre hommage. Bien sûr les Bugis en Indonésie reconnaissent cinq sexes différents, mais pour le confort des lecteurs les statisticiens, dans leur infinie sagesse, n’en ont retenu que trois.

Ils ont pensé aux travestis des Philippines, aux transgenres de Thaïlande qui leurrent tant de touristes, aux quasi-femmes des Maoris ou de Samoa, aux femmes-hommes albanaises et j’en passe. Même les Sioux que l’on imaginait toujours sur le sentier de la guerre avait leurs winkte, quant au Mexique il a ses muxe dans la province d’Oaxaca ; dans les deux cas des hommes occupent rôle et apparence de femmes. Grâce soit rendue aux statisticiens pour cette ouverture d’esprit malgré cette douloureuse découverte : Lovita broie ses couleurs n’intéresse pas tout le genre humain.

 

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Une réflexion sur « Statistiques et troisième sexe »

  1. AlainX

    Et moi, je suis zoù ?
    Vu que je fessebouc pas ?
    Ai-je même encore une identité ? Si je ne suis pas fessebouc-qui-c’est ?

    Comme m’a dit la secrétaire l’aut’jour que je voulais un RDV, pour moi, que je crois que j’ai un « Je », que je me croyais encore humanoïde :
    – Vous n’existez pas ! Vous n’êtes pas dans mes fichiers ?

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