Quelle magnifique découverte ! Je ne connaissais pas les toutes jeunes éditions Charleston, et je n’avais jamais entendu parler de Sujata Massey avant que Véronique, la créatrice du blog Atasi centré sur l’Inde me recommande de lire Les veuves de Malabar Hill de Sujata Massey.
— L’ombre de Rashna plane dans ce roman, m’écrit-elle.
Reçu vendredi après-midi, le roman de presque cinq cents pages était terminé samedi soir. Terminé ? Non : dévoré avec jubilation, empathie, curiosité, émotion, admiration devant la précision des éléments décrits, tout cela dans le désordre, bien sûr. Une très belle surprise. C’est comme si je retrouvais la grand-mère de Rashna, l’héroïne de mon roman L’Envol du sari : une aïeule aussi impétueuse que la jeune fille qui ruerait plus tard dans les brancards, désirant secouer le joug de cette communauté trop fermée sur elle-même, avec ses contradictions et ses traditions.
L’héroïne de ce roman, Perveen Mistry, est une jeune juriste de la communauté parsie de Bombay ; en fait la seule avocate du barreau de Bombay. Elle travaille dans le cabinet de son père, démêle les successions embrouillées, prépare les plaidoiries, parce que en tant que femme, elle n’a pas le droit de plaider au tribunal. Nous sommes en 1921 dans une Inde où le climat social est agité et où les frémissements de l’indépendance commencent à devenir des vagues.
Perveen va être mêlée à une histoire de meurtre qui commence par un imbroglio juridique : l’époux de trois purdahnashins, c’est-à-dire des femmes musulmanes vivant dans la réclusion, vient de mourir. Quelque chose intrigue Perveen : les trois veuves se dépouillent, ainsi que leurs enfants, au profit d’une fondation caritative, le waqf de la famille. Perveen, en tant que femme, peut leur parler et leur expliquer les implications de renoncement. Ce sont elles, les veuves de Malabar Hill, le titre éponyme du roman. L’affaire va se compliquer lorsque la jeune avocate découvrira le corps du mandataire choisi par le défunt assassiné dans la maison. Continuer la lecture
Sujatta Massey
Traduction de l’américain Aurélie Tronchet
Éditions Charleston, janvier 2020, 496 p., 22,50 €
ISBN : 9782368124949