Cela tourne à l’obsession dans cette période proustienne, mais 1Q84 de Haruki Murakami ne serait-il pas une sorte de Recherche du temps perdu japonaise ?
Je me trouvais il y a peu en manque de romans, et avant les tremblements et sautes d’humeur associés à ce phénomène, mon regard fut attiré par les trois volumes parus chez Belfond dans ma bibliothèque. Je n’avais que de vagues réminiscences de l’intrigue, pour tout dire, mais, au fur et à mesure de l’avancée de ma lecture, les souvenirs remontaient, sans pourtant que je réussisse à faire un tableau de l’ensemble. Et vous, de votre côté, vous pourriez résumer cette œuvre foisonnante ?
Deux personnages se détachent, Tengo et Aomamé dont le nom signifie « haricots de soja verts », ce qui n’est pas facile à porter. À noter que Tengo est le prénom du héros, un beau jeune homme doué en toute matière depuis l’école primaire, alors que Aomamé est le patronyme de l’héroïne, professeure de musculation venue d’une famille de Témoins de Jéhovah qui a renié sa foi et n’a jamais revu sa famille depuis ses onze ans. Ce n’est pas innocent : Tengo pense que son père n’est pas son père biologique, Aomamé est écrasée par sa famille enracinée dans ses croyances depuis des générations.
Du classique ? Pas vraiment car Aomamé – tueuse à ses heures de maris violents – emprunte un escalier qui la fait basculer dans un monde parallèle qu’elle va nommer 1Q84 : Continuer la lecture