Le premier week-end de décembre, le musée d’Orsay fêtait ses trente ans. Des festivités diverses, très originales, ponctuaient l’événement dont le but avoué de certains participants était d’attirer au musée un public qui n’y venait jamais.
La gratuité et la publicité faites autour de ce grand moment ont-elles suffi à attirer de nouveaux visiteurs ? Pas sûr…
Le samedi, en famille, nous décidons d’aller admirer les diverses trouvailles et de participer à cette fête populaire. Il faisait très beau et très froid, les routes sur berge rendues aux piétons de Paris charriaient des flots d’amoureux et de familles tranquilles.
Un jeune couple attira mon regard par l’harmonie qui se dégageait de leur échange. Illuminés par le soleil de cet après-midi d’hiver, quelques ombres dures sur le manteau rejeté en arrière de la jeune fille, et puis cette rose rouge fichée dans le sac, les feuilles mortes dorées répondant au manteau, symphonie de couleurs d’automne réveillées par le rouge de la valise du jeune homme, ils devisaient avec tendresse, dans leur bulle.
Aux abords du musée d’Orsay régnait un bruissement continu : la file s’étirait, s’étirait, la foule des jours où on piétine pour apercevoir un pan de tableau de l’exposition qu’il faut absolument avoir vu, où un gardien ressemblant à un vigile de boîte de nuit contrôle les flux et chronomètre les vingt minutes prévues pour rester dans la salle. Admiration chronométrée, calibrée. Continuer la lecture