Avez-vous vu le gorille ?

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Dans un test d’attention sélective célèbre appelé test du gorille les psychologues Daniel Simmons et Christopher Chabris ont montré le fonctionnement de ce que l’on appelle en français la cécité inattentionnelle : lorsque notre esprit est occupé par une tâche, des éléments très importants qui se passent à ce moment-là lui échappent totalement.

Dans ce test du gorille, on donne une vidéo à regarder à des spectateurs avec une consigne précise : deux équipes vont se faire des passes de basket, une équipe en noir et une autre en blanc ; les spectateurs doivent compter seulement les passes des joueurs en blanc.

Au milieu du test, une femme déguisée en gorille passe au milieu du terrain, danse, frappe sur sa poitrine à la manière de King Kong avant de s’éloigner sans se presser.

60% des spectateurs ne l’ont pas remarquée !

On peut multiplier les tests d’attention sélective, je vous propose les trois suivants sans vous donner d’indications pour que vous puissiez faire vous- même l’expérience :

Les deux femmes qui bavardent, le très drôle test télépathique ou le questionnaire.

Nous souffrons tous d’un déficit d’attention lorsque nous sommes concentrés sur quelque chose et celui-ci peut aller très loin, mettant notre vie et celle des autres en danger au volant, par exemple.

Quant aux manipulations que cela entraîne, elles sont vieilles comme le monde, les boucs émissaires sont faits pour ça. Que font les dirigeants de tous les pays pour détourner l’attention de la population des vrais problèmes ? Ils la focalisent sur un leurre qui va la passionner. Souvenez-vous de Léonarda la jeune Roumaine qui a occupé le terrain dans notre pays pendant trois semaines… et pendant ce temps-là la loi sur l’espionnage en temps réel des Français venait d’être validée à l’assemblée. Actuellement Poutine distrait l’attention des Russes des problèmes économiques grâce à l’Ukraine. Personne n’a dit que le détournement d’attention  ne pouvait pas être dangereux…

Le test du gorille a valu le IG Nobel de psychologie à Simmons en 2004. Pourtant l’attention sélective est une constante de notre cerveau dont la mise en évidence par les expériences américaines méritait mieux qu’un prix de dérision.

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