Le beau site de la revue de spécialistes en art nous explique la différence entre copie, imitation, contrefaçon et faux avant de se proposer d’authentifier les œuvres que les internautes voudront leur soumettre, parce qu’il faut se méfier, les faussaires sont partout !

Que l’on se rassure, pour éviter d’être dupe, il faut soumettre leurs achats à expertise, car :

Pour un expert, la première impression, la plus instinctive, est souvent la bonne. Avant de parler « analyse scientifique », il examine le style, « la main » de l’artiste. Quand il connaît bien la manière d’un artiste, l’expert se fonde souvent sur cette intuition première et cherche à la confirmer.

Ces belles phrases pleines d’assurance/ de morgue/ d’inconscience (au choix) datent de janvier 2020 et ne manquent pas de sel quand on regarde l’illustration de l’article.

Il s’agit de la photographie du plus célèbre faux Vermeer de Han van Meegeren, le roi des faussaires, celui-là même qui a mystifié tous les experts de son époque, à commencer par celui que l’on surnommait « le Pape », c’est-à-dire Abraham Bredius, le connaisseur absolu de Vermeer. Celui qui s’est fondé sur son intuition première lorsqu’il a examiné les Disciples d’Emmaüs en 1936.

Après avoir examiné le tableau, l’expert écrit à Dirk Hannema, le directeur du Boijmans une lettre vibrante :

C’est certainement le plus important, le plus beau tableau de Vermeer.

Cette œuvre magnifique de Vermeer, le grand Vermeer de Delft, est, grâce à Dieu, sortie de l’ombre où elle se trouvait depuis de nombreuses années, intacte comme si elle venait tout droit de l’atelier de l’artiste. Le sujet représenté est presque unique dans toute son œuvre : une profondeur de sentiment s’en dégage, telle qu’on n’en peut trouver de semblable dans aucun de ses autres tableaux. J’ai eu peine à contenir mes émotions quand ce chef-d’œuvre m’a été montré pour la première fois et beaucoup sentiront de même, qui auront le privilège de le contempler. La composition, l’expression, la couleur – tout s’unit pour former un ensemble du plus grand art, de la plus grande beauté. »

Abraham Bredius, septembre 1937

Le certificat d’authenticité du tableau, le passeport pour un musée. Les musées dont on estime qu’un tiers des tableaux présentés sont des faux certifiés par des experts, cela va de soi.