Mural numéro 2

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Un vilain portail en métal noir, hostile, et sur ce support improbable, une fille qui balance ses longs cheveux roux, une fille qui fait penser à la magnifique chanson de Léo Ferré, C’est extra:

Une robe de cuir comme un fuseau
Qu´aurait du chien sans l´faire exprès
Et dedans comme un matelot
Une fille qui tangue un air anglais
C´est extra…

La sensualité un peu triste de cette fille dont on ne voit que le nez et la bouche qui ne sourit pas, cette fille au visage masqué par la masse de ses cheveux, extatique, concentrée, cette fille saisie au moment où elle est penchée en arrière en un mouvement de masse qui la cache et la dévoile, cette fille provoque des vibrations contradictoires.

Elle est éclairée par une lumière qui vient de haut, soleil ou spotlights, et la dorure part de ses cheveux sur le front, glisse sur l’arête du nez, s’attarde sur la bouche et coule sur l’épaule avant de couler le long des plis de la manche de son pull. Ombre et  torse fondu dans le sombre support. Chaleur. Elle a remonté ses manches.  La lumière souligne sa magnifique chevelure en coulées désordonnées pleine d’une vie sauvage, l’or et le cuivre, la sauvagerie et le mystère, sur ce vilain portail noir plein de coulures sales quand on abandonne la belle danseuse.

L’artiste ne peut pas supprimer l’environnement déglingué mais il a fait surgir tant de vie, de vibrations et de sensualité que la jeune femme perdue dans son extase silencieuse réchauffe la froide journée londonienne. On se surprend à avoir envie de relever ses manches mais la pluie reprend.

Ecoutez Léo Ferré chanter C’est extra

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Une réflexion sur « Mural numéro 2 »

  1. Eric

    Une image d’ombre et de lumière que vos mots mettent en accord, en raccord avec la chanson sensuelle de Léo Ferré.

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