Régine Desforges et des phantasmes

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Régine Desforges est morte.

— Céquiça? demandent de toutes jeunes femmes.

— C’est celle qui a rendu les héritiers de Margaret Mitchell encore plus riche, me répond mon fils qui connaît les démêlés de l’auteur à succès de la série La bicyclette bleue avec les requins américains.

Non, mesdemoiselles, Régine Desforges était bien plus que cela. C’était une éditrice courageuse qui entendait libérer l’imaginaire érotique des générations futures, vous en l’occurrence, en un temps de censure qui vous semble appartenir à la préhistoire. Elle a été condamnée à de nombreuses reprises avant de devenir l’auteur à succès que l’on connait.

A l’heure du bilan, je me demande si Régine a réussi son pari. Certes les jeunes femmes actuelles se déshabillent plus facilement qu’elles ne dévoilent leurs sentiments, certes la pilule a été une libération (mais le nombre d’avortements n’a pas vraiment diminué), mais le reste ? L’imaginaire ?

J’ai fait écouter à ma fille la chanson de Colette Renard Les nuits d’une demoiselle et son air choqué m’a fait comprendre qu’il y avait encore du chemin à faire. Alors vive Régine Desforges et ses héritières légitimes, n’oubliez pas jeunes femmes que le pouvoir de l’imagination écarte les barreaux du conformisme.

 

 

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