Murray Haig fréquente le lac d’Annecy et ses buvettes, il pêche à bord de sa barque centenaire, la belle Mrs Dalloway, avec dans sa poche Le vieil Homme et la Mer, compagnon de haute solitude. Un jour Murray voit une baleine dans le lac, aussi réelle que le monstre du Loch Ness photographié par le docteur Wilson. En hommage en son illustre devancière surnommée Nessie, Murray appelle sa baleine Jessie. Mais comment convaincre les autres – lorsqu’on est un angoissé alcoolisé permanent – de la véracité de sa vision ?
Pauvre vieux benêt de quarante ans qui se rassure en embrassant son nounours ! Réconforté par sa peluche dans les bras, car il a peur du noir et du dehors ! Peur de vieillir, peur de mourir ! L’imbécile ! Va te faire bouffer tout cru par la baleine, Murray Haig, triste pique-assiette du Vieil Homme et la Mer, tragédien plein de farine, et qu’on n’en parle plus ! (p. 83-84)