Je ne connaissais pas la prolifique Brigitte Aubert, auteur entre autres de romans policiers. J’ai pris l’un d’entre eux, Le royaume disparu, sans savoir qu’il appartenait à une série. Cela n’est pas très important, le lecteur se rend très vite compte, à travers les dialogues des personnages, qu’il est entré dans une conversation entamée bien avant son arrivée mais qu’on ne lui en tient pas rigueur.
L’histoire commence en septembre 1898, époque où les populations des grandes villes raffolaient d’expositions où des créatures humaines étaient exposées comme au zoo. Dans le village dahoméen reconstitué du Jardin d’acclimatation à Paris, on retrouve un corps décapité dont la tête, posée sur un trône, est fichée d’un fragment de canne où sont gravés de mystérieux signes. Puis un deuxième corps, mêmes effets.
L’enquête peut commencer, menée par Louis Denfert, journaliste au Petit Éclaireur. Voilà le premier clin d’œil d’un roman qui en compte beaucoup : Louis est l’exact opposé du Rouletabille de Gaston Leroux : grand, mince et blond… Il est le très jaloux fiancé d’une jeune comédienne, Camille De Saens. Ses amis dont on comprend très vite qu’ils seront de l’enquête sont un ex-sergent-chef reconverti en professeur de boxe et d’escrime, Émile Germain, ainsi qu’un jeune médecin légiste, Albert Féclas.