Élégie pour un Américain, deuil et mémoire dans la construction de soi

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Élégie pour un américainEric et Inga Davidsen viennent de perdre leur père, et en rangeant ses papiers ils découvrent une lettre dérangeante signée d’une femme dont ils n’ont jamais entendu parler et parlant d’une mort qu’il fallait garder secrète. Eric et Inga vont donc essayer de résoudre ce mystère.

Voilà la (très mince) trame de départ de ce roman de la mémoire et du deuil de Siri Hustvedt, The Sorrows of an American – les soucis et ou les peines d’un Américain – étrangement traduit par Élégie pour un Américain en français. Autant le titre originel nous orientait sur la complexité de ce que signifie être américain, avec l’importance de l’immigration, la façon de se fondre dans le creuset, de conserver ses racines tout en se sentant parfaitement américain (et cela évoque des résonances profondes en ce moment), autant le titre français affadit le propos. Élégie vient du grec élégos qui veut dire plainte et suggère une sorte de poésie douce et triste, enfermant ce livre fort dans une forme qui n’est pas la sienne et affadit son propos.

Le narrateur est Eric, psychiatre divorcé qui, au début du roman, vient de louer une partie de sa maison à une jeune femme d’origine jamaïcaine Miranda et à sa fille de cinq ans, Eglantine. Eric se sent immédiatement attiré par Miranda qui est harcelée par le père d’Eglantine : celui-ci prend sans cesse des photos, très intrusives, ce qui permet quelques développements angoissants fort bien construits ainsi que d’autres plus philosophiques sur la puissance de l’image dans la construction de notre vécu. Car au fond, c’est le vrai propos : comment se construire vraiment ? Comment se tenir debout quand on est confronté au  deuil et à la mémoire, au secret de famille, aussi.

Ce roman est construit en strates qui s’imbriquent les unes dans les autres, qui se répondent et se complètent comme une gigantesque métaphore du travail qu’un individu doit accomplir pour se construire une image cohérente de lui-même : légendes familiales, non-dits destructeurs, traumatismes personnels ou nationaux comme celui du 11 septembre, deuils, présence des morts dans la vie des vivants, ambiguïtés sexuelles, comment s’y retrouver ?

La complexité de la vie se retrouve dans la façon très naturelle dont Siri Hustvedt  mêle les histoires des différents personnages en incluant également dans son travail le journal de son propre père disparu.

Les passages du livre extraits des Mémoires de Lars Davidsen proviennent directement de ceux de mon père, avec quelques rares modifications éditoriales, notamment des noms propres.

Où se situe la fiction ? Où se trouve la réalité ? Dans ce livre les personnages s’expriment parfois dans des discussions si pointues que cela tient de l’exposé sur les neurosciences et la philosophie mais cela passe, tellement le moment est intégré à l’ensemble du texte. Les difficultés des patients d’Eric à concevoir la réalité de leur personnalité font écho à la fragilité de celui à qui ils confient leur mal-être. Au fond, qu’est-ce que la mémoire, et permet-elle de construire les fondements d’une existence ?

La mémoire ne prodigue ses cadeaux que si quelque chose, dans le présent, la stimule. Ce n’est pas un entrepôt d’images et de mots fixes, mais un réseau associatif dynamique dans le cerveau, jamais inactif et sujet à révision chaque fois que nous récupérons une image ou un mot du passé. Je savais que, du simple fait de son arrivée dans ma vie, Eglantine avait commencé à me ramener vers ces chambres de mon enfance qu’en dépit de mon analyse j’avais gardées fermées – ou plutôt entrouvertes juste assez pour apercevoir un trait de lumière ou respirer de temps à autre une odeur de moisi.

Tous les personnages du livre de Siri Hustvedt – j’ai de la peine à parler de roman – se débattent dans le même vivier, quel que soit leur âge. Ils sont tous hantés par la perte : Eric par la perte de son père mais aussi par celle de sa femme depuis leur divorce ; sa sœur Inga par celle de son père et plus encore par celle de son mari, écrivain célèbre autour duquel tourne des lettres écrites à une maîtresse dont le contenu intéresse beaucoup de monde ; sa nièce Sonia en deuil de son père et de tout ce qu’elle a vu le 11 septembre ; Miranda qui s’est construite autour de l’assassinat de son oncle homosexuel ; Lane le père d’Eglantine dont les parents sont morts dans un accident de voiture : ils sont à la recherche de la pièce manquante du puzzle de leur existence, celle qui en éclaircira le sens.

On cherche à donner un sens à sa vie mais tout est biaisé et l’auteur multiplie les notations fines sur la façon dont on se trompe sur les réactions des autres, déclenchant ainsi des réactions en chaîne terribles :

Derrière le regard de Lorelei, dans lequel j’avais lu de l’insécurité et Inga du mépris, se cachait un fouillis de rapports de classes, d’égalitarisme pionnier et de nature humaine pure et simple. En observant ma sœur, assise à table en face de moi, je remarquai qu’elle portait un chemisier blanc sans manches et un étroit pantalon bleu foncé, qui, malgré leur inoffensive simplicité, avaient cet éclat de qualité des vêtements coûteux qui m’avait toujours intrigué mais qui est néanmoins immédiatement perceptible. (…)

La moindre différence perçue, si minime soit-elle, peut devenir un argument de division – fortune, éducation, couleur de peau, religion, parti politique, style de coiffure, n’importe quoi. Les ennemis sont vivifiants. Malfaiteurs, fanatiques religieux, barbares. La haine est excitante et contagieuse, et elle élimine commodément l’ambiguïté. On n’a plus qu’à se défausser de ses saletés sur les autres.

Confondant, vous ne trouvez pas ?

Dans un final polyphonique absolument somptueux, Eric recolle les bribes de souvenirs en un patchwork d’une infinie délicatesse. Et si les soucis de cet Américain, cette élégie parfois douce, souvent angoissante construite avec entêtement et tendresse pour ses personnages nous mettait face à notre propre fragilité, à la reconstruction permanente de notre mémoire ?

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Encore la guerre

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munch_TheScreamBien sûr que nous voudrions un monde apaisé où on ne transformerait pas une petite fille en bombe, où on n’enlèverait pas des centaines d’adolescentes, où on ne massacrerait pas d’une manière atroce des populations entières, où on ne décapiterait pas les humanitaires et où la Kalashnikov se trouverait dans le musée des horreurs, mais comment s’arranger avec la réalité ?

Je lis des livres pour oublier la fureur et le sang, je fais des compte-rendus dans ce blog comme si c’était une chose importante et que la littérature pouvait sauver le monde.

Je voudrais panser les plaies avec des mots, donner une sorte de fraternité aux victimes pour que leur solitude soit moins intense, qu’à travers l’empathie de celui qui écrit et de ceux qui lisent un peu d’humanité se coule en baume sur les plaies vives.

Car les événements ne s’effacent jamais. Ils tournent en boucle, déterminent l’existence de ceux qui ont été confrontés à la mort d’une manière insupportable et ne s’en souviennent plus. Mais certaines scènes resurgissent comme des pantins malfaisants dans les périodes de fragilité, creusant leur sillon d’horreur et de désarroi : c’est toujours la guerre pour ceux qui ont subi de plein fouet les aléas de l’Histoire.

Leurs parents étaient résistants ou collabos, Juifs ou SS, pétainistes ou gaullistes, ils étaient petits, ils n’ont pas compris ce moment terrible où leur vie a basculé. Enfants cachés, fils de « terroristes » ou de « collabos », la bonne conscience des gens bien les poursuit, module leurs réactions d’écorchés vifs, leur sentiment de culpabilité parfois. Les adultes qui ont survécu à cette guerre sont morts pour la plupart d’entre eux mais l’histoire familiale se perpétue en ricochets destructeurs et dans certaines régions des haines recuites ne sont pas prêtes de s’éteindre.

J’ai déjà écrit un certain nombre de nouvelles pour le recueil Après la Guerre, d’autres attendent des autorisations morales. Je ne sais pas à quel rythme les publier ni même si cela intéressera les lecteurs ; l’horreur qui naît de la barbarie et de la souffrance humaine trouve peu d’écho en ces temps d’incertitude planétaire.

J’écris malgré tout, pour qu’il n’y ait plus d’enfants terrifiés et de parents désespérés, j’écris parce que les mots c’est comme la peinture ou la musique, une tentative dérisoire de fraternité.

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Les Chaussures rouges et marron, deuxième nouvelle du recueil

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Couv_Blog_1ere Après Le Capitaine SS voici Les Chaussures rouges et marron, la deuxième nouvelle du futur recueil Après la guerre.

La nouvelle sera disponible sur Amazon.fr, et sur toutes les autres plates-formes d’Amazon au prix de 0,99 euros au plus tard ce week-end.

Nous retrouvons Jean-Claude et sa famille cinq ans après la guerre dans un moment où les souffrances et humiliations des orphelins de la Résistance sont évoquées en filigrane.

En voici un petit extrait :

La guerre. Cet affreux équarrissage. Le mari de Léonie était menuisier-ébéniste, il possédait son atelier, une honnête aisance, et le trou qu’il a laissé dans sa famille est gigantesque. Léonie avance en équilibriste sur le fil de la misère, comme si celui du chagrin et du manque ne suffisait pas. Trois garçons à élever dont le dernier n’avait pas deux ans lorsque son père est mort brûlé vif dans la chute de la maison. Et ce vide autour d’elle et de ses enfants, cette hostilité patente envers les petits orphelins que les gamins du village appellent les fils du terroriste. La solitude de Léonie, sa rage contre tous ces bien-pensants résistants de la dernière heure qui détournent les yeux devant elle. Pas un ne lui a tendu la main. Le salut est venu des Suisses.

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L’Île du Point Némo, conjonction de littératures

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liledupointnemo-l-572097Qui n’a pas encore lu L’Île du Point Némo de Jean-Marie Blas de Roblès, ce pavé diabolique de près de 500 pages que l’on peut aborder d’innombrables façons ? Qui ne s’est pas encore laissé embarquer dans cette enquête improbable et jubilatoire à la recherche d’un diamant en compagnie d’un milliardaire opiomane. Martial Canterel, et de son ami Holmes, John Shylock de son prénom ?

Martial Canterel, cela vous dit quelque chose ? C’est le nom du héros de Locus Solus, le roman de Raymond Roussel, et par cette brillante allusion l’auteur nous signale que son roman sera particulièrement déjanté.

Reprenons : le fameux diamant Anankè a disparu pendant que trois pieds droits chaussés d’une basket de la même marque apparaissaient dans les environs du château écossais de la belle et mystérieuse Lady MacRae que Martial Canterel a autrefois intimement connu. Le fruit de cette connaissance s’appelle Verity.

Anankè, la nécessité, la contrainte à l’origine du roman, l’objet dont le vol nécessaire sera prétexte à une poursuite échevelée, Anankè et Notre Dame de Paris, les Misérables, les Travailleurs de la Mer : voilà le grand Victor concurrencé dans sa logorrhée et son amour des détails !

Le majordome noir de Holmes s’appelle Grimod de La Reynière, mélange de Grimaud, le valet d’Athos dans Les Trois Mousquetaires et du feuilletoniste Alexandre Balthazar Grimod de la Reynière qui était né sans doigts, vous comprendrez vite l’utilité de la précision, quant à Alexandre… Stop !

Je vous laisse repérer les clins d’œil littéraires ; reprenons :

Prenez des personnages tout droit sortis des poids lourds de la littérature du XIXe siècle, feuilletonnistes assumés ou préoccupés de la postérité, assaisonnez d’écrivains moins repérables du XXe, n’oubliez pas qu’Anankè signifie contrainte et jouez avec la narration. Ajoutez des strates et des fractures temporelles pour dérouter le lecteur, des personnages secondaires truculents pour l’enchanter comme le cruellissime assassin l’Enjambeur Nô, quelques prostituées asiatiques particulièrement douées, un Chinois colombophile à la libido perverse qui dirige une usine de liseuses électroniques, le docteur Mardrus, expert es sexualité des calamars (et traducteur des Mille et une Nuits dans la réalité…), etc.

Voilà que je recommence. La faute à ce roman dont on ne sait jamais ressortir, quitte à prendre une indigestion parce que Jean-Marie Blas de Roblès ne sait pas faire maigre. Il faut toujours qu’il rajoute un peu d’épices salaces, de rêves et d’événements incroyables et merveilleux. Lisez la table pages 459 à 461 pour avoir une idée de ce kaléidoscope de jeux de mots limites et jubilatoires. Il n’hésite pas à faire scabreux ou potache :

— Sanglard ? s’exclama le docteur Mardrus avec transport. Le Sanglard de « Un coup à l’aveugle : comportement sexuel désorienté chez un calmar des abysses », le brillant article paru dans les Biology Letters de la Royal Society ?

Les Derniers télégrammes de la nuit qui ponctuent le récit jouent dans le registre de l’absurde :

Choses qui affolent les sens et boursouflent le sexe derrière la braguette :

Le voyant aveugle prophétisait en tétant les seins de ses consultantes. Son futur est à Fresnes.

Il ne s’embarrasse pas non plus de subtilités, copiant la désinvolture de Victor et d’Alexandre :

 Comment nos amis se retrouvèrent indemnes sur le rivage de Melville Island, au nord du continent australien, et par quels expédients ils réussirent à continuer leur voyage jusqu’à destination, c’est ce que nous nous permettons d’omettre pour ne pas rallonger inutilement notre récit.

Tout se mêle dans ce roman d’aventures excessif et palpitant (et parfois fatigant, vite, faites une pause) : le Crime de l’Orient Express, l’Île au Trésor, Moby Dick, le Transsibérien avec une attaque de fous de Dieu absolument superbe, le voyage en ballon, ils sont tous là, les livres et les auteurs qui ont enchanté notre enfance, et lorsque nous atteignons enfin les rivages de cette Île du Point Nemo nous savons que nous arrivons à destination et que l’intrigue va se dénouer.

Mais il y a longtemps que nous avons compris que l’essentiel était ailleurs que dans cette histoire rassemblant tous les poncifs de la littérature d’aventure et les préoccupations écologiques de notre époque :

Toute phrase écrite est un présage. Si les événements sont des répliques, des recompositions plus ou moins fidèles d’histoires déjà rêvées par d’autres, de quel livre oublié, de quel papyrus, de quelle tablette d’argile nos propres vies sont-elles le calque grimaçant ?

Une seule façon de lutter contre ce vertige, cette angoisse des mises en abîme infinies : accepter tout ce qui façonne et alimente l’imagination, entre lectures passées et angoisses personnelles, il finira bien par émerger une pépite :

C’est étrange la manière dont l’imagination fonctionne, et comme elle s’apparente au rêve. On prend un bec par ici, une patte par là, un plumage, des écailles luisantes, et une machine en nous les recompose pour en faire une créature nouvelle, un collage monstrueux de bribes, de choses vues, de lectures oubliées, de peurs enfantines qui reviennent, s’agglomèrent dans la nuit pour former des îles, des continents noirs. De l’aléatoire programmé, du factice. Strictement rien qui ne naisse d’un recyclage, d’une laisse de mer sur la grève. Nous sommes agis par des marées que nous ne maîtrisons pas, mais de temps à autre, il en advient un bois flotté dont l’énigme semble avoir la puissance de modifier le monde.

Quand Dulcie, la femme haïtienne d’Arnaud Méneste s’éveille enfin, elle commence à lire Narragonia le livre d’Arnaud. Tant il est vrai que dans la façon de raconter une histoire, tout est une question d’angle de vue.

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Charlie Hebdo: sidération et malaise

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La semaine passée la France a connu un véritable séisme, le pire des scénarios possibles : des terroristes musulmans attaquant un bastion anarchiste libertaire puis une épicerie juive.

Charlie Hebdo, symbole comme tant de gens l’ont dit de l’esprit frondeur du pays, a connu un massacre qui a laissé l’ensemble de la France dans un état de sidération. Et quand celui-ci a été suivi du meurtre de cette malheureuse jeune femme agent municipal puis de la prise d’otage de l’épicerie de Vincennes, cela fit l’effet d’une bombe : le pays se trouvait en guerre.

La France n’a jamais effacé la tache du Vél’ d’Hiv et chaque attentat contre la communauté juive réveille des peurs et un malaise profond, l’appel du premier ministre israélien encourageant les juifs de France à rejoindre leur vraie patrie n’a rien arrangé.

Ce qui a suivi ces attentats restera dans l’histoire du pays comme un moment de gigantesque sursaut républicain et de communion nationale qui a culminé ce week-end avec les manifestations les plus extraordinaires depuis longtemps.

Bien sûr…

Cependant un certain nombres de choses me gênent dans le traitement des informations par exemple. Tous les médias ont fait leur une sur les événements, mais très vite cela s’est mis à ressembler à la traque de OJ Simpson, les informations en temps réel gênant plus qu’autre chose le travail de la police. Quant aux hommages de tous bords concernant Charlie, cela a très vite viré à la grand-messe : où se trouvaient donc tous ces admirateurs aux larmes plein la voix quand le journal se trouvait au bord de la faillite ?

L’extraordinaire succès de la formule « Je suis Charlie » mérite aussi qu’on s’y attarde. Un slogan simple, percutant. Tout ce noir, peu de lettres, et toutes les significations du monde, ce qui a permis à la bourse de New York de l’afficher. La bourse de New York ! On croit rêver ! S’il existe une vie après la mort ils doivent s’étouffer de rire, là-haut !

Depuis mercredi la vie du pays s’est arrêtée, quoi de plus normal. Mais cela a vite tourné à la manipulation de masse, avec un appel à l’émotionnel extraordinaire. Où était la réflexion ? Comment était-on arrivé à de pareils drames ?

On s’est beaucoup tourné vers les services de renseignement et la police, leur travail, le nombre de terroristes potentiels, la façon de les neutraliser. Parce que nous voulons notre sécurité, bien sûr, mais à quel prix ? Tant d’émotions déployées vont-elles nous mener à une surveillance accrue de tous les citoyens, à des privations de liberté ?

On s’est aussi tourné vers la communauté musulmane : pas d’amalgame, les musulmans doivent manifester, montrer qu’ils ne sont solidaires en rien avec ce qui vient de se passer, etc.

Dans les écoles on a demandé une minute de silence, on a demandé aux enseignants (souvent de français) d’expliquer ce qui venait de se passer, la liberté qu’on assassine, etc.

Combien de journaux ont parlé des difficultés des enseignants à faire passer ce qu’on leur avait demandé de relayer ? Combien de journaux ont relaté l’hostilité des élèves, leur refus de trouver le sort des journalistes de Charlie Hebdo injuste ?

On préfère parler de quelques terroristes qu’il suffit de mieux cibler pour prévenir les attentats plutôt qu’une évolution nécessaire de l’islam vers moins de soumission à la tradition et aux imams. On préfère mettre en avant le slogan « Not in my name », pas en mon nom, d’une minorité intellectuelle musulmane courageuse plutôt que de demander à la communauté musulmane de s’inscrire dans la modernité et la tolérance. Pour plus de précisions je vous conseille la lecture de cet article d’un philosophe musulman.

Le hasard, cruel, a voulu que les attentats se produisent lors du démarrage du roman de Houellebecq, Soumission, traduction semble-t-il du mot Islam. Espérons que la fiction de l’auteur français le plus connu au monde apparaisse plus tard pour ce qu’elle est : un roman et non la projection d’un monde où il ne suffira plus de manifestations de masse pour défendre la liberté de penser.

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