Voilà que, enfin, après de nombreuses années où il a été enseveli dans un tiroir, ce roman auquel je tiens tant est publié aux éditions Les Escales. Il s’intitule Par la fenêtre et la couverture est à l’unisson, elle vient de cet autre grand rêveur qu’était le douanier Rousseau.
Par la fenêtre, c’est l’histoire d’une vieille dame qui s’enfuit de la maison de retraite pendant une fête et que des jeunes marginaux vont aider à réaliser son dernier rêve. Elle veut voir la mer. C’est le récit d’une existence paysanne très dure et des chimères qui ont permis de survivre à celle qui courbait l’échine, c’est le pouvoir de l’imagination qui sauve parfois de la réalité.
Par la fenêtre, c’est l’histoire de tous ces désirs qui nous poursuivent et dont au moins un doit être réalisé pour que notre vie ne soit pas vaine. Tant de jours passé à regarder par la fenêtre à attendre la fin de la semaine, ou les vacances, ou Noël. Et puis d’un coup la vieillesse est là. Nous ne l’avons pas entendue venir.
Heureusement ma vieille dame a de la ressource, et ce n’est pas grâce à moi, mais à mes enfants qui étaient adolescents lorsque j’écrivais ce récit qu’ils suivaient avec passion :
— Pas question ! Tu vas nous réécrire ce chapitre tout de suite ! Non mais, tu as vu l’existence que tu lui a faite ? Elle a droit au bonheur, il doit y avoir de la lumière dans sa vie.
Alors voilà. La jeunesse autour de moi a fait remonter des souvenirs, comme ma grand-tante Julie qui tirait drôlement bien sur les visites avec des noyaux de cerise. La famille avait eu l’interdiction d’apporter des fruits à noyaux à la maison de retraite. Et puis c’est remonté, le tragique des regards morts, mais aussi l’amour, la coquetterie des vieilles dames, les roublardises. Le grand-père de mon mari avait eu un coup de foudre pour « la jeunesse », une ravissante vieille dame un peu perdue, et les deux vieux amoureux s’étaient montrés jaloux de notre petit appartement, lorsque nous les avions invités. Ils figurent dans ce roman, comme les autres, car je n’ai pas beaucoup inventé. Hélas.
Tant d’existences douloureuses avec leurs percées de bonheur et d’espoirs dans un ciel chargé. Et puis la jeunesse, celle qui ne dure pas et celle que nous ne savons pas enfuie, celle qui survit par éclats jusqu’à la fin de la vie. Celle qui sauve.
J’ai fait une photo du roman près de la fenêtre, une mise en abyme de l’histoire et de ses personnages. J’ai écrit en dessous « Mise en abîme », un sacré lapsus dû à la malencontreuse date de parution, ce jeudi 5 novembre, alors que toutes les librairies sont fermées. De magnifiques marque-pages devaient attendre les lecteurs sur les comptoirs. Ce ne sera que partie remise, n’est-ce pas ? J’espère que les lecteurs n’enverront pas ma fugueuse de quatre-vingts ans au fond du gouffre, comme disaient mes enfants, Amandine a droit à la lumière. Elle attend depuis si longtemps.
Média :
Vidéos :
- La vidéo de lecture commune du club de lecture des Escales (accessible seulement aux inscrits).
- La rentrée des auteurs en Auvergne-Rhône-Alpes 2020 – Lucie Desbordes et Nicole Giroud – YouTube – 14 septembre 2020
Coups de cœur des libraires (les plus récentes d’abord) :
- Carine G., de la librairie Decitre à Annemasse – avril 2021
- Nicolas de Laek, de la librairie L’Ancre des Mots à Sablé-sur-Sarthe – 9 décembre 2020
Critiques (les plus récentes d’abord) :
- Olivier Bihl – 08 janvier 2021 (aussi sur Babelio Loubhi et Lecteurs.com)
- La Constellation Livresque de Cassiopée – 02 janvier 2021 (aussi sur Babelio Cassiopee42)
- T Livres ? T Arts ? – 18 décembre 2020 (aussi sur Instagram TLivres TArts)
- In_the_mood_for_books – 6 décembre 2020 (aussi sur Babelio InTheMoodForBooks)
- Emi Lit – 6 décembre 2020 (aussi sur Babelio emilie31)
- hebdoscope – Laurent Pfaadt – 4 décembre 2020
- Des Pages et des Îles – 1er décembre 2020 (aussi sur Babelio ckdkrk169)
- Literature and Travels – 30 novembre 2020 (aussi sur Babelio ThecosmicSam)
- Chaise longue et bouquins – 28 novembre 2020 (aussi sur Babelio 94sophie947708)
- LeMondeDeMarie – 12 novembre 2020
- blondes and littéraires – 11 novembre 2020 (aussi sur Babelio blondesNlitteraires)
Publier entre librairies fermées et élections américaines incertaines…
c’est vraiment avoir le goût du risque !
Mais comme ton héroïne semble l’avoir : « ça va l’faire » comme disent les d’jeuns que c’est maintenant qu’ils sont.
En plus tu ne mets aucune référence pour éventuellement commander directement chez l’éditeur…
C’est un goût du risque bien relatif, dû aux circonstances: le roman devait paraître un mois plus tôt, mais les éditions Les escales ont eu du retard dans leurs parutions à cause du confinement. Et voilà comment on se retrouve dans une position aussi inconfortable que risquée!
Mais « Par la fenêtre » est disponible sur internet y compris en édition numérique, et dans pratiquement toutes les librairies qui pratiquent le « clic and collect », j’ai pu le vérifier cet après-midi.Il suffit de taper « Nicole Giroud, Par la fenêtre » et la disponibilité du roman apparaît aussitôt. Les escales sont une petite maison, certes, mais de distribution nationale.