Archives de catégorie : Événements

Les événements (salons, dédicaces en librairie ou conférences) à venir ou auxquels j’ai participé.

Histoire d’Adèle H, compositrice empêchée

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Voici enfin venu le moment de la mise en valeur des compositrices empêchées, écrasées par le génie de leur mari (Alma Mahler, Clara Schumann) ou de leur père (Adèle Hugo). Ces Grands Hommes ne supportant pas la concurrence disposaient des moyens nécessaires pour limiter une création qui aurait pu faire ombre à la leur.

J’aimerais vous parler d’Adèle Hugo – la fille cadette du grand Victor – dont certaines œuvres, les Mélodies, ont été jouées en première mondiale à Besançon, lieu de naissance de son illustre père, le trente-et-un mars, et le seront aussi à Dole le deux avril. Les partitions seront jouées par une cinquantaine de musiciens de l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté avant une série de rencontres autour d’Adèle Hugo. Il y aura également un enregistrement des Mélodies par un collectif de grands noms de la scène lyrique française. Juste revanche pour celle dont la créativité et la personnalité ont été écrasées par le génie autocratique paternel.

Vous n’avez peut-être jamais entendu parler d’Adèle autrement que par le film de François Truffaut L’Histoire d’Adèle H., avec une Isabelle Adjani habitée par le rôle. La cadette de Victor, cette pauvre folle était compositrice ? On a retrouvé ses partitions dans une malle où elles dormaient depuis cent-cinquante ans ? Comment cela est-il possible alors que l’on pensait tout connaître de la famille Hugo, patrimoine national ?

N’allons pas trop vite et commençons par le jeu de la famille. Continuer la lecture

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Comment attirer les lecteurs dans un salon du livre?

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Cela faisait longtemps que je n’avais pas assisté à un salon du livre traditionnel, Covid oblige. Renouer avec cette ambiance si particulière fut un plaisir, surtout que le salon du livre – joliment intitulé Escale du livre – à Échenevex, petite commune proche de Gex dans l’Ain, était plein de chaleur. Je ne parle pas des radiateurs qui soufflaient par intermittence de l’air frais aux malheureux auteurs installés près des grandes baies vitrées, mais de la chaleur humaine. Tout le monde s’était impliqué à fond dans cet événement local, depuis celui qui remplissait les estomacs des auteurs et qui s’était levé à trois heures du matin, les bénévoles et les organisateurs qui, j’espère, avaient dormi un peu plus. La salle bruissait de sollicitations : un croissant ? un café ? un thé ? Continuer la lecture

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Rendez-vous samedi 19 juin à Annemasse

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Amis lecteurs et amies lectrices,

Samedi 19 juin a lieu une grande manifestation culturelle à Annemasse et j’y suis invitée toute la journée pour des dédicaces à partir de 10 heures, et des rencontres avec les lecteurs. De 14 h 30 à 15 h je serai interviewée par Yvan Strelzyk dans la caravane RadioMagny, puis sous la tente de  « Ça papote » , à 15 h 45, je serai sur la sellette pour une « rencontre décalée ». Je me demande bien ce que c’est, une rencontre décalée, mais je  me réjouis de cette nouveauté.

J’espère vous rencontrer nombreux, après ce véritable désert relationnel que nous venons de vivre. Le programme (très) complet de la manifestation se trouve sur internet. Le thème de cette année est la culture pop et geek.

À samedi !

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Par la fenêtre : mise en abîme ou mise en abyme ?

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Par-la-fenetreVoilà que, enfin, après de nombreuses années où il a été enseveli dans un tiroir, ce roman auquel je tiens tant est publié aux éditions Les Escales. Il s’intitule Par la fenêtre et la couverture est à l’unisson, elle vient de cet autre grand  rêveur qu’était le douanier Rousseau.

Par la fenêtre, c’est l’histoire d’une vieille dame qui s’enfuit de la maison de retraite pendant une fête et que des jeunes marginaux vont aider à réaliser son dernier rêve. Elle veut voir la mer. C’est le récit d’une existence paysanne très dure et des chimères qui ont permis de survivre à celle qui courbait l’échine, c’est le pouvoir de l’imagination qui sauve parfois de la réalité.

Par la fenêtre, c’est l’histoire de tous ces désirs qui nous poursuivent et dont au moins un doit être réalisé pour que notre vie ne soit pas vaine. Tant de jours passé à regarder par la fenêtre à attendre la fin de la semaine, ou les vacances, ou Noël. Et puis d’un coup la vieillesse est là. Nous ne l’avons pas entendue venir.

Heureusement ma vieille dame a de la ressource, et ce n’est pas grâce à moi, mais à mes enfants qui étaient adolescents lorsque j’écrivais ce récit qu’ils suivaient avec passion :

— Pas question ! Tu vas nous réécrire ce chapitre tout de suite ! Non mais, tu as vu l’existence que tu lui a faite ? Elle a droit au bonheur, il doit y avoir de la lumière dans sa vie.

Alors voilà. La jeunesse autour de moi a fait remonter des souvenirs, comme ma grand-tante Julie qui tirait drôlement bien sur les visites avec des noyaux de cerise. La famille avait eu l’interdiction d’apporter des fruits à noyaux à la maison de retraite. Et puis c’est remonté, le tragique des regards morts, mais aussi l’amour, la coquetterie des vieilles dames, les roublardises. Le grand-père de mon mari avait eu un coup de foudre pour « la jeunesse », une ravissante vieille dame un peu perdue, et les deux vieux amoureux s’étaient montrés jaloux de notre petit appartement, lorsque nous les avions invités. Ils figurent dans ce roman, comme les autres, car je n’ai pas beaucoup inventé. Hélas.

Tant d’existences douloureuses avec leurs percées de bonheur et d’espoirs dans un ciel chargé. Et puis la jeunesse, celle qui ne dure pas et celle que nous ne savons pas enfuie, celle qui survit par éclats jusqu’à la fin de la vie. Celle qui sauve.

mise en abîme-blogJ’ai fait une photo du roman près de la fenêtre, une mise en abyme de l’histoire et de ses personnages. J’ai écrit en dessous « Mise en abîme », un sacré lapsus dû à la malencontreuse date de parution, ce jeudi 5 novembre, alors que toutes les librairies sont fermées. De magnifiques marque-pages devaient attendre les lecteurs sur les comptoirs. Ce ne sera que partie remise, n’est-ce pas ? J’espère que les lecteurs n’enverront pas ma fugueuse de quatre-vingts ans au fond du gouffre, comme disaient mes enfants, Amandine a droit à la lumière. Elle attend depuis si longtemps.

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Vidéos :

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Rencontre improbable avec Mano le Balinais

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C’est une rencontre improbable, une de ces collisions romanesques comme en rêvent tous les écrivains et beaucoup de lecteurs.

librairie atmosphèreHier matin, je me suis rendue à la librairie Atmosphère, la plus petite librairie de Genève, un enveloppement de livres et de bois avec planté au milieu une femme menue à la crinière brune, Claire Renaud, que l’on peut écouter le samedi à quatorze heures pendant l’émission La librairie francophone sur France Inter.

Mon roman ? Non, elle ne l’a pas lu, et d’ailleurs un client est en train de l’acheter, là devant moi. Coup de menton énergique en direction d’un homme qui attend devant la caisse, L’Envol du sari à la main.

Je crois que nous nous tournons l’un vers l’autre au même moment, et le dialogue s’enclenche très vite, entre cet homme au regard très doux et l’auteure qui essaie de faire connaître son livre. Nous sommes aussi émerveillés l’un que l’autre de cette coïncidence : il a peut-être été attiré par la couverture de mon livre, a décidé de l’acheter, et voilà que trente secondes après l’auteure du dit livre lui propose une dédicace ! Mano habite à Bali, il est venu rendre visite à son fils qui vit à Genève. Bali ? Nous y sommes allés il y a plus de quarante ans, mon mari et moi.

— Vous ne reconnaîtriez plus l’île, les avions déversent leurs cargaisons de touristes, beaucoup plus que Bali ne peut supporter. Mais les gens résistent…

— Les femmes font toujours leurs offrandes aux dieux ?

— Oui, (sourire ému), elles font toujours leurs offrandes…

Et dans notre regard à tous les deux passent des fantômes de beauté et d’encens.

Mano est heureux : c’est la deuxième fois qu’il rencontre un écrivain dans une librairie, la première fois c’était à Singapour. Mano est espagnol, partout où il passe il entre dans une librairie et achète des livres. Il aime ces lieux de rêves et de rencontres, la preuve, nous sommes là, tous les deux, aussi émus l’un que l’autre. Je dédicace L’Envol du sari à Mano le Balinais, comme il se désigne lui-même.

Mano est dermatologue, et l’extraordinaire humanité qui émane de lui doit être le premier remède aux souffrances de ses patients. Il aime les « histoires  pour enfants », c’est-à-dire les contes, explique-t-il en un français remarquable, et il écrit en anglais.

Nous nous serrons longuement la main, un intense moment de bonheur partagé.

Il y a beaucoup d’émotion dans la librairie. Où une rencontre pareille aurait-elle pu se passer ? À la queue devant la caisse d’une grande surface de la culture ? Les librairies sont des lieux de vie, des lieux de résistance, un peu comme les offrandes des belles Balinaises en sarong qui, tous les matins déposent leurs offrandes aux dieux et aux démons. Les libraires, tous les jours, mettent en place des livres, en lisent le plus possible pour offrir leurs précieux conseils à leurs clients, défendent les livres qu’ils aiment, invitent des auteurs… Cela mérite considération, et un petit effort. Bien sûr, c’est plus facile de recevoir un livre dans sa boîte aux lettres, mais nous avons tant à y perdre ! Dans une librairie on flâne, on lit les quatrièmes de couverture, on rêve, on discute avec le ou la libraire. Et on fait des rencontres.

Avant que je parte, Claire Renaud m’a dit qu’elle lirait mon roman. Sans doute en remerciement de ce moment d’émotion dans sa librairie cocon si propice à de tels instants de magie.

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