Comment tenir debout quand tout s’effondre ?

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Joan Didion et son mari John Dunne, tous deux écrivains et scénaristes, viennent de rendre visite à leur fille Quintana qui se trouve aux soins intensifs dans un état critique. John s’effondre juste avant le dîner, foudroyé par une crise cardiaque.

La vie change vite.

La vie change dans l’instant.

On s’apprête à dîner et la vie telle qu’on la connaît s’arrête.

La question de l’apitoiement. (p. 9)

Telles sont les premières lignes de ce texte écrit sans pathos, sans apitoiement justement. Joan Didion décrit avec une précision clinique tout ce qui a entouré la mort de son mari, elle donne des détails triviaux d’une grande brutalité. Rien sur ses sentiments, son effarement, le traumatisme, la souffrance. Les moments où elle réfléchit sur le chagrin qu’elle éprouve ne sont pas directement autobiographiques, même si tout le texte est une compilation des chocs et gestes qui la roulent dans la rivière de l’indicible. « La question de l’apitoiement » qu’elle refuse dans un premier temps. Comme si le fait de s’épancher ouvrirait des digues qu’elle sait ne pas pouvoir maîtriser. Alors elle se concentre sur le concret, parle de son expérience en utilisant un « nous »  permettant la distanciation : Continuer la lecture

L’année de la pensée magique
Joan Didion
traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Demarty
Le Livre de Poche, novembre 2009, 288 p., 7,70€
ISBN : 978-2-253-12633-1

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Charlotte Salomon, vie effroyable et oeuvre intense

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Comment restituer la vie de Charlotte Salomon, née dans une famille où le suicide court de l’une à l’autre des femmes de la famille comme une maladie héréditaire, cette vie intense qui se termine en camp d’extermination, à vingt-six ans, alors qu’elle était enceinte de cinq mois ?  Comment rendre l’urgence d’une œuvre, le besoin vital, l’appel du gouffre et la résistance ? David Foenkinos choisit la scansion du vers libre, tout sauf la prose qui aurait affadi son propos, dilué la vie de Charlotte, étouffé toute respiration.

Ces vers rythment le texte, certains arrivent presque au bout de la ligne, moments de narration, d’explication, de douceur parfois, et d’autres sont coupants comme des hachoirs.

Les premiers vers du premier chapitre donnent le ton :

Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe.

Elle n’est donc pas la première Charlotte.

Il y eut d’abord sa tante, la sœur de sa mère. (p. 15)

Comment vivre dans un tel contexte, lorsque la mort est un appel auquel, alors que Charlotte a huit ans, sa mère Franziska ne peut résister ?

Les Grunwald dînent dans la grande salle à manger.

L’infirmière traverse la pièce, s’assoit près d’eux un instant.

Subitement, la mère est foudroyée par une vision.

Franziska seul dans sa chambre, qui s’approche de la fenêtre.

Elle fusille du regard l’employée.

Se lève précipitamment, court vers sa fille.

Elle ouvre la porte, juste à temps pour voir le corps basculer.

Elle hurle de toutes ses forces, c’est trop tard.

Un bruit sourd.

La mère avance, tremblante.

Franziska baigne dans son sang. (p. 28)

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Charlotte
David Foenkinos
Gallimard, août 2014, 224 p., 29€
ISBN : 9782070145683

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Cambrioleurs distraits 2

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Dans l’état du Colorado le cannabis récréatif est légal depuis 2014. Chaque citoyen de plus de vingt-et-un ans peut en acheter une once, soit 28,3495 g très exactement, chez un détaillant autorisé.

Étaient-ils distraits, stressés, stupides, très jeunes ou tout cela à la fois, les malfrats qui, en 2018, ont employé les grands moyens pour cambrioler un dispensaire de cannabis ? Projeter une voiture-bélier (un mini-van sans doute volé) dans la vitrine de l’établissement avant de repartir en courant à toutes jambes avec le butin, fait pencher la balance en direction d’une extrême jeunesse, tout comme le produit de leur casse, plusieurs t-shirts et des cartons remplis d’herbe.

Les dits cartons ne contenaient que de l’origan, les produits à base de cannabis se trouvant dans le coffre du dispensaire. Les voix du Seigneur sont impénétrables. Il leur a fait comprendre d’originale façon qu’une carrière de pizzaïolos se déployait devant eux.

 

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Cambrioleurs distraits 1

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La police d’une ville de Géorgie aux États-Unis a reçu un appel indiquant le cambriolage d’un magasin. Les malfaiteurs étaient partis avec leur butin à bord d’une Tesla Model X précisa la source. L’histoire ne dit pas si le vigilant citoyen surveillait la boutique ou la Tesla.

C’est une fort belle voiture que cette Tesla, et très rapide, capable d’accélérations fulgurantes qui auraient dû mettre ses passagers à l’abri des poursuites de la police. Auraient dû, car les cambrioleurs distraits avaient oublié de recharger la batterie du véhicule et la police les a cueillis à la première borne de recharge de la ville. La Tesla Model X peut accueillir six passagers et de nombreux bagages. La police se contenta de récupérer les objets volés, quelques armes et neuf cents grammes de marijuana, ce qui est lamentable au vu de la capacité de la voiture.

Cette histoire véridique nous rappelle par cet exemple qu’avant tout trajet important il est nécessaire de vérifier la recharge de sa voiture électrique.

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La mondialisation s’attaque au Toblerone

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Vous connaissez tous le Toblerone, ce chocolat à la forme si spéciale représentant la forme stylisée de la plus haute montagne de Suisse, le Cervin. Que de symboles dans ce petit triangle plutôt dur à détacher de la barre ! Ce chocolat mythique est fabriqué depuis 1908 à Berne, la capitale de la Suisse. Du chocolat suisse fabriqué au cœur de la Suisse, qui doit se mériter mais que l’on reconnaît aussitôt à son emballage où le Cervin trône en majesté.

En le croquant c’est le meilleur de la Suisse que vous mettez en bouche, celle qui est accessible à tout le monde, celle qui nous parle d’alpages où paissent les vaches, de haute montagne et de qualité rassurante.

Hélas, la mondialisation est passée par là, et le Toblerone est passé en mains américaines, la marque de confiserie Mondelez, très active à l’international. Inutile de vous dire tout ce qu’elle possède, vous seriez découragés de savoir que nombre de douceurs que vous pensez nationales sont en réalité américaines. Revenons à Toblerone. Le nouveau propriétaire a annoncé que dès cet été le Toblerone ne sera plus fabriqué à Berne, mais à Bratislava en Slovaquie. Continuer la lecture

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