Cet épais roman (presque sept cents pages) commence par un chapitre aussi palpitant que dérangeant : la première traque de Lorca Varese, son examen de passage. Lorca réussit : il voit le furtif et celui-ci se vitrifie aussitôt à 1400 degrés. Par une sorte d’inversion du mythe antique de la Gorgone qui pétrifiait tout mortel croisant son regard, les furtifs meurent si on les voit. Lorca peut rejoindre l’élite très fermée des chasseurs de furtifs, les militaires du Récif – acronyme pour « Recherches, Études, Chasse et Investigations Furtives ». Ce n’est que le premier des nombreux acronymes qu’affectionne l’auteur, Alain Damasio, mais le lecteur n’est pas au bout de ses surprises…
Lorca n’est pas un militaire, mais un civil. C’est un intellectuel impliqué dans les mouvements altermondialistes. Il a choisi cette formation militaire parce que sa fille Tishka a disparu depuis deux ans et qu’il est persuadé qu’elle a été enlevée par un furtif et qu’elle est vivante. Il veut la retrouver. Sa femme Sahar, dont il est séparé depuis la disparition inexpliquée de leur fille de quatre ans, se force à penser que sa fille est morte en espérant reprendre le cours de sa vie. Deux versants de la même douleur de parents. Continuer la lecture