Il y a longtemps que je travaille sur ce roman, je vous en ai parlé à maintes reprises et je ne vais pas revenir là-dessus.
Enfin il sort début octobre, aux éditions Les Escales, ce roman qui mêle les plus hauts sommets d’Europe et de l’Inde, les débuts chaotiques de cette république du sous-continent indien avec le calme de la vie quotidienne d’une petite ville de Haute-Savoie, une haut-fonctionnaire indienne avec un romancier français très susceptible.
L’héroïne est flamboyante : elle s’appelle Rashna, ce qui signifie « la création », et c’est bien de cela dont il s’agit, puisque notre romancier fragile devra rendre la vie à celle-ci sous la surveillance de la fille de l’héroïne. Pour l’avoir vécu avec l’écriture d’une biographie romancée, je sais que les familles ne sont jamais contentes du portrait qui leur est renvoyé du héros ou de l’héroïne de la famille, à moins de flagornerie et de complaisance manifestes de l’écrivain.
Exercice de haute-voltige pour Quentin, mais aussi incursions de sa vie privée qui influe sur l’écriture du roman, tout est lié : la culture et la religion de l’héroïne, la façon peu glorieuse dont les dépouilles des victimes des deux crashes indiens ont été traitées, la découverte de la fascinante religion parsie, le choc des différences sociales, tout se mêle dans ce texte qui j’espère vous apprendra beaucoup de choses, vous fera sourire parfois, vous séduira souvent tant Rashna vous fera rêver.

Cet épais roman (presque sept cents pages) commence par un chapitre aussi palpitant que dérangeant : la première traque de Lorca Varese, son examen de passage. Lorca réussit :
Benjamin Teillac est ambulancier, il travaille en tandem avec son ami de toujours, David, qui prend soin de lui. Car Benjamin va mal. Sa femme Sylvie l’a quitté et son fils ne veut plus le voir, en plus voilà que ses crises d’épilepsie reprennent, de plus en plus violentes. Il sait qu’il risque de perdre son travail qui est sa raison de vivre, et il est prêt à tout pour juguler la maladie, y compris participer à l’essai thérapeutique très risqué que lui propose sa neurologue.
Un jour, Jeff Valdera reçoit une étrange carte postale venue tout droit du passé : l’hôtel Waldheim, où il a passé à trois reprises des vacances avec sa tante alors qu’il était adolescent. Cette carte est suivie de quelques autres, et chaque fois une question énigmatique posée en un étrange français interpelle l’homme mûr qu’il est devenu.
Michel Houellebecq poursuit son introspection sexuelle et amoureuse entamée il y a fort longtemps maintenant. On retrouvera donc dans Sérotonine les ingrédients habituels qui forment peut-être le terreau d’une partie de son lectorat, à savoir une sexualité féminine un peu dévoyée. Pas question que le mâle occidental présenté au fil du temps soit adepte de l’homosexualité ou des amours bestiales, toutes les perversités décrites avec moult détails, ce sont les femmes qui les pratiquent. Dans le cas de Sérotonine, il s’agit de la jeune amie japonaise du narrateur, et les détails nauséeux intéresseront les amateurs.