Archives par étiquette : Prison

Ne t’arrête pas de courir de Mathieu Palain : course à la résolution d’une énigme

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Toumany Coulibaly, quelques heures après être devenu champion de France du 400 mètres en 2015, part cambrioler une boutique de téléphones avec des complices. Il a déjà passé du temps en prison et y retournera très vite. Comment peut-on gâcher sa vie et ses dons d’une pareille manière  ?

En reprenant les dates, celles qui correspondent à ses cambriolages, celles de ses victoires sur la piste, j’ai l’impression de retracer le parcours d’un champion schizophrène : vainqueur le jour, voleur la nuit. C’est une forme de suicide, en fait. (p. 147)

Dès les premières lignes de Ne t’arrête pas de courir le lecteur est immergé dans la réalité du parloir d’une prison. Le journaliste Mathieu Palain rend visite à Toumany Coulibaly, comme chaque mercredi pendant deux ans.

C’est l’histoire de deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer, jumeaux par l’âge et l’enfance dans la même banlieue, l’histoire d’une amitié improbable entre un taulard et un journaliste dont la carrière est en pleine ascension. Tous deux partagent un rêve sportif avorté : Mathieu aurait aimé faire carrière dans le foot, Toumaly voit la sienne brisée par son comportement. Ces éléments donnent beaucoup de profondeur au livre qui ne serait, sans celle-ci, qu’une biographie partielle d’un étrange champion. Continuer la lecture

Ne t’arrête pas de courir
Mathieu Palain
L’Iconoclaste, Juin 2021, 452 p., 19€
ISBN : 978-2-37880-239-4

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Quand la prison remplace la maison de retraite au Japon

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La publicité allemande mettant en scène un vieil homme qui ne trouve que l’idée d’annoncer sa mort pour réunir sa famille était une fiction qui vous a beaucoup émus, amis lecteurs… Angoisse de ce qui pourrait vous arriver un jour ? Peur de la solitude ?

C’était de la fiction, mais Edmée de Xhavée parle dans son commentaire d’un vieillard (belge sans doute, car l’euthanasie n’est pas légale en France) qui avait décidé de se faire euthanasier. Et devant le bonheur de revoir ses enfants qui avaient choisi de l’accompagner dans ce moment définitif, il avait repris goût à la vie et renoncé à son projet.

photo Shiho Fukada

photo Shiho Fukada

De manière moins dramatique peut-être, mais infiniment douloureuse et inquiétante, j’aimerais évoquer ce véritable phénomène de société au Japon, à savoir l’explosion du nombre de personnes âgées en prison depuis une dizaine d’années. Continuer la lecture

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Les vivants au prix des morts et le narrateur au prix de l’auteur

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FrégniVous est-il arrivé de lire un livre à cause de son titre ? Personnellement cela m’arrive très souvent, l’appel du titre c’est comme l’air du large quand il est plein de sel, de mystère et de nostalgie. Les vivants au prix des morts, quel titre magnifique !

Je ne connaissais pas l’auteur, quelle importance ? Ouverture au hasard des pages et confirmation que l’écriture de l’auteur était aussi belle que ce titre mystérieux dont la quatrième de couverture éclairait la signification :

Lorsque le douzième coup de midi tombe du clocher des Accoules, un peu plus bas, sur les quais du Vieux-Port, les poissonnières se mettent à crier : « Les vivants au prix des morts ! » Et chaque touriste se demande s’il s’agit du poisson ou de tous ces hommes abattus sur un trottoir, sous l’aveuglante lumière de Marseille…

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Les vivants au prix des morts
René Frégni
Gallimard, mai 2017, 192 p., 18 €
ISBN : 978-2-07-273282-9

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