
C’est un arbre parisien de bord de Seine, un de ces arbres inaccessibles lorsque les véhicules motorisés avalaient les kilomètres ou serpentaient, grondaient, fumant dans le froid.
Un arbre placide. Rien d’érotique dans ce tronc pâle, épais, un tronc rassurant dans lequel joue la lumière. Les feuilles dorées de l’arbre voisin semblent le caresser. Frôlement ténu, timide, sur le puissant voisin.
Mais un œil regarde les promeneurs, sur la droite, un œil avec un air de dire « Passez votre chemin, il n’y a rien à voir ». Suspicion. À gauche de ce gardien du temple, une étrange concrétion, mi-vulve mi-coquillage : un deuxième œil dont l’iris noir scrute le ciel ? une fleur carnivore à la corolle dansante ? une oreille faunesque ?
Des lignes de fusain vigoureuses enserrent la créature, la sculptent, créent des ombres et du volume. À gauche comme une feuille dentelée ; à droite une courbe qui ondule à la recherche de la lumière.
Un arbre. C’est seulement le tronc d’un arbre parisien que personne ne regarde.

Janvier : rentrée littéraire, mois du blanc et des soldes. Dans le désordre. Les sociologues nous apprennent que nos habitudes de consommation changent : on veut désormais du solide, du durable, on se précipite moins sur le miroir aux alouettes, paraît-il.
Ce mercredi 4 janvier 2017 sera jugé un paysan de la Roya qui a hébergé des migrants, Cédric Herrou. Vendredi 6 janvier 2017 ce sera le tour d’un enseignant-chercheur habitant dans la même vallée, Pierre-Alain Mannoni.
Une femme atteint la gloire dans le milieu très masculin de la cuisine alors que rien dans son origine sociale ne la prédisposait à un tel destin. L’ex-assistant et amoureux transi de la Cheffe raconte la vie de celle-ci telle qu’il a pu la reconstituer. À ce récit primitif s’entrelarde la vie du narrateur en Espagne dans un de ces ghettos pour retraités français de la classe moyenne (description cruelle et très réussie de ces vieux qui se comportent comme des jeunes, histoire d’avoir réussi leur vie).
Je vous propose une saga norvégienne familiale, pour sortir de l’hexagone et de ses micro-tourments biographiques : Cent ans de la vie d’une famille vus à travers le regard des femmes qui se succèdent de génération en génération.