Cela se passait en avril à Braga, magnifique cité baroque du Portugal.
Nous avions quitté la vieille ville où nous logions pour aller visiter le Sanctuaire du bon Jésus du Mont, célèbre lieu de dévotion et de pèlerinage. Les quartiers modernes se succédaient et nous descendions une très longue rue en pente lorsque, au loin, quelque chose d’étrange a attiré mon regard, comme une danse, et bien vite je me rendis compte que c’était un homme qui marchait.
Tout en bas sur le trottoir, il avançait très vite, projetant une jambe, équilibrant avec un bras, puis l’autre, le tout avec une vigueur peu commune. Lorsque nous sommes passés devant lui, il montait toujours, face au soleil, baigné de lumière, avec sa démarche difficile, mais sa vivacité, mais son entrain. Il avançait très vite et je n’avais pu me rendre compte que d’une chose : il était jeune et plein de joie de vivre.
Nous avons visité le sanctuaire : colline grandiose et escarpée, jardins baroques, jardins romantiques, escalier interminable, église imposante, etc. Le soleil du matin n’avait été qu’une fugitive espérance, et les nuages étaient revenus.
Nous avons photographié des jeunes filles en noir rieuses accompagnées d’une femme plus âgée à la cape bardée de badges. Nous avons été surpris par cette atmosphère étonnante des confréries (Braga est célèbre pour ses confréries) où tout le monde danse et fait de la musique.
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Le lieu est désert. On dirait une usine abandonnée avec ses deux hautes tours de briques et son long bâtiment sans charme. Sur la droite un vieux wagon de chemin de fer, mais où sont les rails ?
Le livre (j’ai de la difficulté à le qualifier de roman) que Catherine Cusset consacre à la vie du peintre anglais David Hockney est si intime, si lumineux et si cru parfois, qu’il semble avoir été écrit par le sujet lui-même. Très vite, on est saisi par le texte, happé par la proximité intérieure avec le peintre, les sentiments, les vibrations de la vie. L’auteure a dû être hantée par son sujet, ressentir une connivence si intime que le texte a dû couler de source à maintes reprises, offrant au lecteur ce cadeau, cette plongée dans la vie du célèbre peintre anglais et dans l’histoire de l’art du vingtième siècle.
Un si beau diplôme ! raconte l’obstination de l’auteure a obtenir le diplôme d’assistante sociale, c’est le fil conducteur de ce récit autobiographique. Cette quête du diplôme commence dès l’enfance, et ce n’est pas pour rien que l’auteure dédie son livre à son père, Cosmas, « pour qui seule l’école pouvait sauver la mémoire », ce père qui ne voyait de salut pour ses enfants que dans un diplôme. Cosmas savait mieux que personne que les Tutsis étaient en sursis, lui qui avait été forcé d’accepter le regroupement des Hutu et pressentait le pire. 