Voilà que je reviens à la maison. Plus exactement à mon bureau, ordinateur, environnement : les massifs de vivaces résistent à la fin d’été, jaunes, bleus et mauves se mélangent, les mûres croulent sous leurs fruits violets et noirs. La vie reprend et j’ai le cœur serré de gratitude devant ses couleurs après le long tunnel de souffrance.
Lumière après le noir dévorant de la douleur physique. D’abord tremblotante, hésitante, progrès lents et puis non, de vrais progrès, et l’espoir en fond têtu.
Cinq minutes que j’ai regagné mon fauteuil. Musique. J’avais oublié le vert tendre de l’herbe, son insolence pointue quand la tondeuse a oublié de sévir. Du vert, du jaune, du noir, du rouille aussi par les fenêtres de mon bureau. Je serai passée du printemps à l’automne, par-dessus un été trop difficile où les couleurs de la vie ne m’ont pas attendue.
Mais me voilà, de nouveau fidèle au poste, et pendant ces heures de la nuit où j’étais incapable de demeurer couchée, j’ai lu. Beaucoup lu. Bien sûr tout a été déformé par le prisme de la maladie, mais c’est intéressant de constater ce qui a résisté au laminage de la douleur.
Très prochainement je reprendrai mes chroniques littéraires, chers lecteurs. À pas comptés, ma main droite ne vole pas encore sur le clavier. Je donnerai sans doute moins de citations, les articles seront plus denses, je compte sur vos appréciations et messages d’encouragement pour ce qui reste une sorte de convalescence.


Avez-vous lu Le grand marin de Catherine Poulain, ces OVNIS littéraires, le livre et l’auteur, coqueluches des médias de l’année 2016 ?
Voici une uchronie purement littéraire et souvent jouissive répondant à l’une des nombreuses zones d’ombre de l’histoire : qu’est devenu François de Montcorbier alias François Villon après la commutation, le 5 janvier 1463, de sa peine de mort par pendaison en dix ans de bannissement par le parlement de Paris ?
Le silence de mon père est une quête du père à travers souvenirs et éléments troublants qui mènent l’auteur de quête à enquête. Il est vrai que nous ne connaissons de nos parents que le reflet laissé par notre enfance, que par les échos et souvenirs qu’ils ont bien voulu laisser franchir le mur du passé.